Novateur dans les BL Thais, mais loin d'être parfait
J'ai du mal à comprendre pourquoi ce drama a obtenu une note aussi élevée (du moins au moment où je rédige ce commentaire, car le dernier épisode a été diffusé il y a quelques heures, donc les critiques seront peut-être plus nuancées avec le temps). Quoi qu'il en soit objectivement, si on le compare à d'autres dramas thaïlandais classiques, il n'atteint pas leur niveau. A mon avis, ce qui justifie un enthousiasme aussi grand de la part du public à l'heure où j'écris ces lignes, c'est surtout la nouveauté que Manner Of Death apporte dans le paysage des BL Thaï. On a l'habitude de productions traditionnellement centrées sur des intrigues simplistes en milieu universitaire et remplies de clichés, hormis quelques exceptions : par exemple He's coming to me, ou encore A Tale of Thousand Stars, prouvent que les choses sont en train de changer et pour ça je le reconnais, Manner of Death mérite qu'on lui donne une chance.Alors c'est vrai, c'est novateur par rapport aux productions passées. Je suis d'accord, c'est enfin un BL Thaï adulte, qui se déroule dans le monde professionnel, nous offre une intrigue pleine de mystères, avec des meurtres, de l'action, et bien sûr une belle romance en prime entre nos deux héros. Et certes, avec Manner Of Death ils ont pris un risque, mais n'oublions pas que leurs voisins à commencer par les Taïwanais, ont déjà innové dans le genre BL adulte / action / polar, notamment avec History3: Trapped. Les Coréens ont commencé également à produire des BL plus adultes, avec le récent "To My Star"... Bref, je ne vais pas faire une longue liste comparative mais en gros, tout ça pour dire que le risque n'était pas si grand que ça au final, et que le public est demandeur de toute façon. Ils avaient donc tout intérêt à ne pas se laisser distancer. Manner of Death était donc une bonne idée, mais ça n'empêche pas qu'il était loin d'être parfait.
Attention, j'ai bien aimé l'histoire. Tous les lundis soirs, j'étais au rendez-vous pour voir l'épisode de la semaine, et j'attendais avec impatience le prochain. Il est même tout à fait possible que d'ici quelques mois, je ressente l'envie de me faire un marathon et que je me retape les 14 épisodes d'affilée. Mais ce qui me pose principalement problème dans ce genre de dramas, et que je retrouve souvent dans les productions thaïlandaises, c'est d'une part le jeu d'acteur, et d'autre part le fouillis et les longueurs du scénario.
Commençons par le sujet qui fâche : tout le monde parle sans arrêt de l'alchimie entre deux acteurs dès lors qu'ils sont capables de produire des dialogues romantiques et des bisous à peu près corrects ("oooh, there's so much chemistry !"). "Chemistry" par-ci, "chemistry" par-là... Désolée, mais c'est un peu le minimum syndical, et si deux acteurs payés pour jouer dans une romance (qu'elle soit hétéro ou BL) sont incapables de faire passer un peu d'émotion et d'attirance l'un envers l'autre, c'est qu'ils jouent mal, point barre. Et le problème avec les dramas Thaï en général, et c'est encore plus flagrant dans les BL, c'est que les acteurs surjouent (il n'y a qu'à comparer avec la spontanéité et le naturel des voisins taïwanais, on n'est pas du tout sur le même registre). J'aime bien Max et Tul que j'ai eu le plaisir de découvrir dans Together with Me, mais ça ne veut pas dire qu'ils jouent bien. Ils sont corrects, pour ne pas dire passables. Et non, je ne vois pas de "chemistry" entre eux. Je ne cache pas que je guettais leurs moments d'intimité, comme toute fan de BL qui se respecte, mais concernant l'aspect romance j'ai eu beaucoup plus de papillons dans le ventre devant 10 minutes de la 1ère saison de We Best Love même quand ils se tournaient le dos, que devant les 14 épisodes de Manner Of Death (en parlant de WBL d'ailleurs, c'est bien la première fois que j'ai VRAIMENT constaté une alchimie entre les acteurs... pour toutes les autres productions, on repassera.... Et pour enfoncer le clou, c'est quand même un comble de penser que l'acteur secondaire qui joue le flic est le seul à crever l'écran ! ). Alors bien sûr, c'est un truc qu'on n'a pas le droit de dire, parce que les fans du couple MaxTul nous tombent sur le paletot dès lors qu'on n'aime pas leur façon de jouer, mais je m'en fous parce que mon but en rédigeant une critique n'est pas d'obtenir des likes, c'est d'être sincère avec mon ressenti. J'ai trouvé que Max en faisait trop dans le genre "je plisse les yeux parce que je suis un mec trop intense et mystérieux" mais à aucun moment il ne m'a fait sentir que son personnage pouvait être véritablement dangereux, quant à Tul, parfois ses réactions étaient disproportionnées, d'autres fois on avait l'impression qu'il était constipé et qu'il était forcé d'endosser un rôle d'adulte qu'il maîtrisait mal. Ça ne change rien à leur capital sympathie, je continue à les apprécier et c'est certain que je regarderai d'autres BL s'ils sont dedans, surtout que tous deux sont quand même jolis garçons, c'est indéniable. Simplement, je sais que ce n'est pas pour leur jeu d'acteurs que je visionnerai.
Le scénario en lui-même était intriguant, intéressant et comme je l'ai dit plus haut, même si ce n'était pas si novateur que ça comparé à de nombreux lakhorns, en tout cas dans le genre BL ça l'était. Et je suis consciente que ce type de production est obligé de compter sur un faible budget, donc on ne peut pas leur en tenir rigueur, et c'est pour cette raison que je donne une assez bonne note, parce qu'ils ont réussi à nous pondre un truc pas trop mal avec peu de moyens. N'empêche que l'histoire était un peu fouillis, il y avait des longueurs inutiles, et ce qui m'a fâchée : ils ont quelque peu arrangé l'identité du meurtrier présent dans le livre et c'est un parti pris qui n'est pas forcément dû au hasard, ce qui nous donne quelque chose d'un peu problématique si on réfléchit 2 minutes à ce que ça implique politiquement. Je n'irai pas plus loin sur ce sujet, on parle d'un polar donc ça serait spoiler que d'en dire trop, mais l'image que ça renvoie, à un moment où il est peut-être temps de changer les choses, me déplaît et pose question sur leurs intentions. Pour finir, certaines décisions des héros (et même des flics) qui sont censés mener leur enquête, ou bien des détails auxquels ils omettent de penser, manquent parfois sérieusement de logique et ce n'est pas pour rien que d'autres productions (c'est par exemple le cas sur des séries policières françaises, pour les autres je ne m'avancerai pas) font appel à un expert détaché de la vraie police pour les conseiller sur le scénario. Cela mis à part, je reste satisfaite que l'on nous ait offert un drama policier et adulte, dont la trame et les rebondissements maintiennent l'intérêt jusqu'à la fin, et de toute façon dès qu'il s'agit d'un BL je suis preneuse.
En conclusion j'ai passé un bon moment, l'intrigue était sympathique, elle avait le mérite de nous présenter un scénario qui change un peu du lot et n'est pas uniquement centré sur l'histoire d'amour, avec un contexte assez fouillé qui donne de l'épaisseur au tout, et les moments d'action et de suspense nous poussent à continuer. Et fait à noter, ils ont eu le courage d'aborder des sujets plus graves comme les abus sexuels (on s'en doute dès le début, ce n'est pas comme si je spoilais), ce qu'on ne voit pas souvent dans les lakhorns étiquetés "romance". Cette série vaut donc le coup qu'on s'y intéresse, ne serait-ce que pour les encourager à poursuivre dans cette voie, mais on reste loin du chef d’œuvre en matière de dramas.
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Un très bon effort qui rebat les cartes du BL
J’ai hésité à écrire un commentaire sur KinnPorsche, parce qu'au vu de la notoriété et de l’hystérie autour de cette série, d’ici à ce que je termine de le rédiger il y aura au moins 1302 critiques sur ce site et mon avis n’apportera pas forcément de nouveauté, si ce n’est de nuancer les 1298 notes «10» légèrement exagérées, et les quatre notes «3» des gros déçus du fan-club «Ils ont changé des trucs par rapport au bouquin». Mais vu que les trois quarts seront en anglais, on ne sait jamais, peut-être que certains seront assez flemmards pour se contenter du mien, donc allons-y gaiement. Et puis c’est KinnPorsche, quoi. Une série hyper attendue depuis l’année dernière, si ce n’est LA plus attendue dans le monde des BL. Forcément, tous ceux qui ont bossé dessus n’avaient pas le droit de se planter, et c’est dans doute une des raisons expliquant pourquoi KinnPorsche représente un sacré tournant dans cette industrie du boy’s love qui, si elle constituait surtout une niche dans le vaste monde des dramas principalement dominé par les Coréens et les Chinois, permettra à coup sûr à la Thaïlande de sortir du lot et de gagner plein de thunes (et avec un peu de chance les Chinois comprendront qu’ils risquent de louper le coche avec leur censure homophobe et ils arrêteront d’être cons, qui sait ? On peut toujours rêver).Je précise que je n’ai pas lu l’histoire. Mais le sujet m’a suffisamment intéressée quand on a commencé à en parler, pour aller voir les commentaires sur des forums et sur Youtube concernant le roman initial. Donc le premier point positif, c’est qu’ils semblent avoir fait un formidable travail d’adaptation, en utilisant une matière de base complètement toxique, ainsi que des héros super antipathiques et problématiques, pour transformer tout ça en scénario relativement acceptable avec des protagonistes attachants et nuancés (à la base Kinn est un sale con maniaque du contrôle qui ne connaît pas la notion de consentement, quant à Porsche c'est un neuneu TSTL comme ils disent en anglais, c'est à dire "too stupid to live") donc on va dire qu'ils se sont montrés bien avisés en retravaillant les personnages. C’est sans doute dû à la volonté de marquer le coup face à une audience internationale, devenue plus exigeante depuis MeeToo, dans tous les cas si ça peut changer les mentalités et amorcer la disparition progressive des romances malsaines à l’avenir, c’est toujours bon à prendre. Ensuite, nous avons des acteurs adultes, qui jouent dans une histoire mature, et comme je l’ai précisé sur «Dear Doctor, I'm coming for Soul» la différence est vraiment flagrante, enfin la plupart du temps. De manière générale le jeu des Thaïs est un peu craignos même dans les lakhorns plus traditionnels que je continue à mater pour je ne sais quelle raison, ils passent leur temps à piailler ou à chialer dans des scènes loonnnngues quand ce ne sont pas des hésitations à n’en plus finir histoire de faire durer les épisodes et de nous faire larmoyer devant notre écran, au cas où on n’aurait pas compris que c’était un moment poignant et crucial (qui produit l’effet contraire du coup, c’est ballot...). Donc pour un BL censé avoir moins de budget, ils s’en sortent quand même très bien. Les moments d’émotion sont relativement crédibles, on ne grimace pas d’un air gêné (sauf à un ou deux moments censés être drôles mais d’un goût un peu douteux, mais bon ça ne dure que quelques secondes).
Le mélange romance, action & mystère fonctionne bien, ponctué de moments plus light ou doudous pour relâcher un peu la pression. Les dialogues sont bons et jamais ridicules (du moins je n'en ai pas remarqué), les acteurs sont presque tous canons et c’est un régal pour les yeux. Quant aux scènes intimes (ou scènes pas intimes mais émouvantes) c’est une réussite, elles sont belles et bien jouées, les acteurs sont à l’aise et ça sonne vrai. Mention spéciale à la musique qui rend bien l’ambiance des scènes. Car si la BO (variée et sympa, au passage) est plutôt tendre et romantique quand il s’agit du couple principal formé par Kinn et Porsche, en revanche elle l’est beaucoup moins quand il s’agit de Vegas et Pete, et c'est bien pensé sur ce coup-là. En effet la musique lors de leur moment d’intimité met un peu mal à l’aise, et je salue le fait qu’ils aient su montrer la complexité de leur relation, qu’ils nous présentent bien comme toxique sans bêtement romancer une situation qui est abusive au départ. Donc oui, il y a bien de l’abus, même concernant les premières scènes d’amour entre Kinn et Porsche d’ailleurs, or ce n’est jamais montré comme acceptable, mais plutôt comme un mauvais départ qu’il faudra régler pour avancer sainement dans la relation, et ça c’est bien. Il y a pas mal de rebondissements qui servent à la fois à maintenir notre intérêt jusqu’à la fin, et permettre le développement desdites relations entre les personnages. Les couples se construisent de manière naturelle et logique, ce n’est pas simple dès le début et l’aspect psychologique n’est pas laissé de côté. Alors la troisième romance entre les deux frères respectifs du 1er couple est un peu tirée par les cheveux, mais tant qu’il y a des histoires d’amour un minimum développées je ne crache pas dessus, d’autant qu’ils viennent de confirmer une deuxième saison qui permettra probablement de conclure comme il faut cette 3ème histoire. J’aurais quand même apprécié un bisou avec Jeff Satur, parce que c’est Jeff Satur et si j'avais 15 ans de moins il ne dormirait pas dans la baignoire, mais il paraît que son partenaire n’était pas aussi à l’aise, donc bon... Vivement la suite, on verra bien.
Il y a quand même quelques points négatifs. Que je n’aurais pas relevés s’il s’agissait d’un autre BL, parce qu’on ne peut pas être trop exigeant dans cette industrie encore frémissante, mais vu que la série était chaque dimanche en super tendance Twitter, forcément la comparaison avec d’autres séries connues ne leur fait pas toujours honneur. D’abord le budget moindre, qui peut se sentir dans certaines scènes, par exemple des explosions loin d’être impressionnantes, ou bien le son pas toujours au top (voix qui résonnent, etc.). Ce n'est pas grave, mais cela peut laisser croire à un amateurisme qui a le défaut de mettre en évidence quelques erreurs (par quel prodige ont-ils réussi à ôter leurs chemises pour se baigner torses nus alors qu'ils sont reliés par des menottes ???) ou moments WTF (Kinn qui repousse son garde du corps pour lui éviter d’être touché par l'ennemi... le plaçant pile dans la ligne de tir d’un 2ème garde du corps !!!). Sur le plan technique, de manière générale puisque ça ne vaut pas seulement pour les BL, les Thaïs ont encore pas mal de progrès à faire pour être au niveau de leurs voisins. Une règle simple veut que lorsqu’un acteur se déplace de gauche à droite par exemple, le plan suivant garde la même logique et le même angle de vue afin que le cerveau du spectateur ne soit pas perdu en traitant les données spatiales, provoquant une sorte de rupture. Idem, ce que j’appellerais des «ruptures de plan» parce que je ne suis pas spécialiste en cinématographie, où l’on voit d’abord des persos en plan rapproché qui se serrent dans les bras, puis dans le plan suivant en vue éloignée l’un des acteurs a encore sa main dans sa poche. Des détails, certes, mais s’ils veulent inonder le marché international et en faire une spécialité, ils devront absolument améliorer ces points-là pour qu’on les prenne au sérieux. Ensuite, certains acteurs ont parfois tendance à l’exagération. D’accord, Tankhun est un personnage génial et attachant et tout et tout, mais il faut reconnaître qu’il en fait parfois un peu trop et que ça manque de réalisme. Un autre petit regret également, concernant le décès de certains personnages : il arrive que l'on s'attache à certains d'entre eux, certes on se doute qu'il y aura quelques pertes dans l'histoire vu que ce ne sont pas des enfants de chœur, mais j'aurais apprécié qu'on leur consacre un peu plus de temps que se contenter de crier leur nom sur le moment en mode "zut !" et puis pouf, on n'en entend plus parler... Enfin, le sujet principal restant une romance, on va dire que l’aspect «mafia» est moins développé et que ça pêche un peu de ce côté-là. On nous présente l'un des personnages comme un cerveau hyper manipulateur, mais ses magouilles tombent vite à l’eau et ça manque quelque peu de crédibilité, du coup il paraît moins «intense» que le scénario voulait nous faire croire, voire même un peu pitoyable à certains moments. Ça n’enlève rien à son jeu d’acteur qui est bon, mais ça retire quand même une dose de charisme à son personnage et c’est dommage. J’en profite au passage pour mentionner un dernier point négatif, cette fois non lié à la série elle-même mais au contexte dans lequel elle est sortie. Je parle de la guerre qui s'est produite entre les fans du couple KinnPorsche et ceux de VegasPete, ces derniers voyant les épisodes défiler semaine après semaine avec une impatience grandissante tant ils craignaient de ne pas voir leur romance démarrer suffisamment tôt pour être traitée correctement, tandis que les premiers ne manquaient pas de leur rappeler ironiquement que l’histoire s’appelait «KinnPorsche» et pas «VegasPete». D’un côté je peux comprendre les deux parties, quand on adore une histoire on craint tous que son adaptation la trahisse, mais cela m’a fait réfléchir sur le fait qu'avoir lu un roman avant de voir son adaptation à l’écran n’a pas toujours de bons côtés (en même temps je me félicite de ne pas m’être farci ce qui semble être une grosse bouse toxique, sinon je doute que j’aurais apprécié la série, ou même que j’aurai eu envie de la voir). En bref, ce genre de conflit sur les réseaux a certes contribué à la popularité de KinnPorsche, mais il risque aussi de décrédibiliser l’audience des BL et de faire du tort par ricochet à cette industrie alors qu’elle est en plein développement et là, c'est juste pas le moment.
Pour conclure, j’ai vraiment trouvé cette série sympathique, le scénario passionnant et adulte, les rebondissements sont fréquents et maintiennent l'intérêt, et les romances se construisent de manière assez crédible, avec de belles scènes intimes qui placent la barre très haut pour les BL à venir. C’est bien une des premières fois d’ailleurs où l’on a au moins deux scènes de sexe dans lesquelles les persos vont jusqu’à l’orgasme, du moins dans une production qui n’est pas classée comme érotique : d’ordinaire ils se tripotent 30 secondes puis on les voit couchés l’un à côté de l’autre pour nous faire comprendre qu’ils ont fini leurs galipettes. Enfin, les acteurs s’en sortent très bien et l’implication de l’équipe se sent autant au visionnage que dans leurs événements promotionnels, leur alchimie est palpable, certains moments d’émotion réussissent à nous tirer quelques larmes et le mélange romance/action fonctionne vachement bien. Et la première saison nous offre une conclusion relativement satisfaisante. En bref, il y avait l’avant-KinnPorsche, désormais il y aura l’après-KinnPorsche. Un tournant dans l’industrie du BL qui ne peut que nous réjouir.
PS : Si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ils ont rajouté "La Forte" dans le titre, je lui en serai reconnaissante, parce que pour moi ça ne veut strictement rien dire...
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Cette critique peut contenir des spoilers
Un drama historique chinois féministe : foncez !
Je suis tombée par hasard sur le résumé de ce drama. J'avoue que j'ai moins de connaissances dans les séries chinoises et que mon domaine habituel ce sont surtout les Lakhorn Thai, pour une raison bien simple : rares sont les dramas chinois historiques qui finissent bien et c'est pour moi une condition indispensable à mon visionnage (chez les thaï ça semble plutôt l'inverse, il faut se lever tôt pour trouver un drama avec une fin tragique, on peut donc regarder en confiance). Du coup, ça aide bien d'avoir des commentaires qui spoilent la fin sur ce site, et quand j'ai vu le sujet, je n'ai pas hésité.Résumé : on a une jeune femme qui vit sous l'identité d'un homme depuis des années, après la mort de son père et de ses frères au champ d'honneur. Comme il s'agit d'une famille militaire qui protège le royaume des Song depuis des lustres, elle a repris l'activité familiale et a rapidement évolué au poste de générale. Sa férocité, son courage et ses talents sont connus de tous au point qu'on la surnomme le Roi de l'Enfer. Les conseillers du roi craignant que sa puissance ne fasse de l'ombre à son pouvoir, on lui demande de revenir dans la capitale après une bataille qu'elle vient de remporter. Acculée, elle n'a d'autre choix que d'écrire à son roi pour l'avertir qu'elle est une femme. Embarrassé par cette situation, le roi règle le problème en lui demandant de se marier. Le fiancé désigné s'avère être un jeune dandy apparenté au roi, un play-boy de santé fragile, oisif et élégant complètement rebuté à l'idée de se marier avec un garçon manqué. L'intrigue tourne autour de l'évolution de leur relation, avec en toile de fond des intrigues politiques internes impliquant des conflits avec le pays voisin. La générale qu'on a voulu mettre à l'écart va devoir reprendre du service et déjouer les pièges tendus par le cerveau de la conspiration.
Franchement, j'ai commencé à regarder ce drama avec les sourcils froncés, prête à râler avec des "pfff, je le savais" au moindre truc qui aurait égratigné mes convictions égalitaires. Et à ma grande surprise, mon front est très vite redevenu lisse, et il l'est resté jusqu'à la fin. Finement, tout en sachant intelligemment éviter les clichés, le drama distille des valeurs féministes et des petites phrases qui n'ont l'air de rien, mais qui parleront à celles qui ont déjà avancé sur ce chemin. A titre d'exemple, j'avoue avoir été scotchée par la première réaction d'une des femmes de l'histoire qui, apprenant qu'elle est enceinte, est loin de sauter de joie. Car oui, contrairement à ce que la société toute entière voudrait nous faire croire, la première réaction est souvent bien éloignée du ravissement (à moins bien sûr que ce soit voulu et programmé, mais statistiquement une grossesse arrive plus souvent au mauvais moment, surtout chez celles qui ne sont pas informées de la contraception et qui, encore à notre époque, sont tellement nombreuses...) et entendre un personnage féminin se demander quoi faire avec le parasite qui pousse dans son ventre au pire moment qui soit, et prête à risquer de le perdre parce que sa mission est plus importante, ça a quelque chose de... rafraichissant.
Alors ce n'est pas pour l'intrigue politique et militaire qu'il faut regarder cette histoire. Honnêtement, elle n'a rien d'original, si on aime les conspirations compliquées et les intrigues fomentées par des evil bitches à l'oreille de conseillers ridés et grimaçants, on ferait mieux de regarder "General and I", il est pas mal dans ce genre. Ici, le contexte politique vient surtout donner une épaisseur à l'histoire et servir de prétexte au rapprochement des protagonistes, et la brochette de méchants est assez réduite. Somme toute, la plupart des personnages sont assez sympathiques, ils ont leurs défauts, mais on nous épargne certains clichés (la salope manipulatrice, le méchant qui ricane et cherche juste le pouvoir pour le pouvoir, etc.). On leur donne une complexité, une histoire et des fêlures qui expliquent leur comportement, et même les femmes qui agissent mal dans ce drama sont bien montrées comme elles sont : prisonnières d'un monde fait par et pour des hommes, et forcées d'agir de la sorte si elles veulent un tant soit peu naviguer dans ce contexte où le pouvoir leur est refusé et leurs décisions limitées. Les épouses trompées et obligées de partager leur roi avec les concubines n'en sont que l'exemple le plus évident. Brasser de la bouffe à pleines mains et ne laisser que des miettes à une catégorie précise de la société, c'est s'assurer que les dominés de ladite société seront trop occupés à se disputer ces miettes pour penser à renverser ceux qui sont à la source de ce déséquilibre. Alors ce n'est pas le seul drama chinois historique à mettre en avant ce déséquilibre, par exemple "L'histoire de Min Lan" est relativement intelligent sur ce point et nous montre une héroïne parfaitement consciente de l'injustice envers son sexe, mais l'histoire est différente : Min Lan se bat dans ce monde avec sa ruse et sa discrétion, elle joue de sa position de femme supposée inoffensive et son art consiste à tout faire de la manière la plus fine possible pour atteindre son but sans qu'on puisse lui reprocher quoi que ce soit ni sortir du cadre qui lui est imposé. Dans "Oh my general", notre héroïne est tout aussi intelligente et ne cherche pas particulièrement à faire des vagues, mais elle ne va pas s'embarrasser de ces considérations. Homme ou femme, elle s'en fiche, elle est compétente et elle ne voit pas pourquoi elle n'exploiterait pas ces compétences quand elles sont nécessaires. Elle ne se préoccupe pas de ce que l'on pense d'elle ou de ce que la société attend d'une femme, affirmant sans détours que ces attentes sont ridicules et liberticides. Et finalement, ce n'est pas en se disciplinant et en adoptant les codes attendus qu'elle conquiert le cœur des autres, époux et belle-mère en tête. C'est au contraire en restant elle-même, et ce détail a toute son importance. J'arrête là la digression, sinon je vais finir par pondre une thèse.
La première originalité de l'histoire est de nous offrir un couple qui a l'air super mal assorti. Une femme forte et déterminée, un jeune élégant maladif et précieux, on est loin des histoires qui nous font traditionnellement battre le cœur. Et pourtant, ça fonctionne à fond ! La simplicité, la joie de vivre de l'héroïne, son intelligence et sa ruse la rendent extrêmement sympathique et je l'ai tout de suite aimée. Sa force physique et son côté garçon manqué ne sont jamais exagérés, elle est d'un naturel incroyable et n'a jamais l'air d'une gamine attardée (oui parce que les dramas où une héroïne forte a une voix de bébé, ça me gonfle), elle prend le temps de la réflexion, sait manipuler son époux dans le bon sens et n'hésite pas à lui balancer malicieusement "ok, je t'obéirai, mais en attendant j'ai des choses plus importantes à faire". Quant au héros, il a un côté gamin tête à claque boudeur et capricieux qui le rendent aussi agaçant qu'attachant. En même temps, il est honnête et il n'hésite pas à utiliser son intelligence (à défaut de force physique, vu qu'il est plutôt faiblard de ce côté-là) dès qu'il s'agit de soutenir sa femme. Le mot "équipe" nous vient spontanément à l'esprit quand on les voit ensemble. Au final, leur histoire d'amour nous apparaît comme une évidence.
Quoi dire de plus pour vous convaincre ? Allez, pour la forme, quelques éléments qui vous décideront peut-être :
- Des concubines ravies de l'arrivée de la générale dans la maisonnée et qui œuvrent à faciliter le rapprochement des époux, parce que si leur maître divorce, elles risquent de se retrouver aux ordres d'une nouvelle épouse vachement moins sympa,
- Une héroïne pas jalouse pour un sou de vivre avec les concubines en question, parce que les filles, c'est joli et ça met de la couleur dans la maisonnée (du coup c'est le mari qui fait la tronche, il aurait préféré qu'on se batte un peu pour lui...),
- Un héros conscient de son inutilité en temps de guerre mais qui n'hésite pas à s'humilier devant la cour pour supplier le roi de renvoyer sa femme sur le champ de bataille,
- Un mari bien plus concerné par des projets de maternité que son épouse,
- Un personnage lesbien - je n'en dévoilerai pas trop sur ce personnage, mais dans tous les cas, l'amour qu'elle éprouve pour une autre femme n'est jamais considéré comme quelque chose de tordu ou d'anormal. Il résulte certes d'un malentendu de départ, mais le spectateur est suffisamment intelligent pour deviner que c'est juste un procédé scénaristique pour contenter le politiquement correct et contourner la censure chinoise,
- Une héroïne qui fait comprendre, l'air de rien, que la question du viol en temps de guerre par les ennemis concerne avant tout les femmes et que merci monsieur, mais vous vous mêlez déjà de tout alors pour une fois, tu vas gentiment me laisser gérer.
J'aurais juste une critique sur ce drama, parce qu'il faut bien être objective quand même : une histoire d'amour secondaire aurait mérité d'être plus approfondie, le dénouement m'a paru trop précipité et donne l'impression que bon, vu que le drama se termine bientôt, va falloir boucler cet arc secondaire et pof c'est réglé en 2 temps 3 mouvements... Mais c'est bien le seul truc que je regrette dans cette histoire. Alors certes, comme je l'ai dit plus haut, toute l'intrigue en toile de fond n'a rien d'original et on a vu des rebondissements plus passionnants. Tout ça reste assez gentillet et je ne pense pas avoir envie de le revisionner un jour. Cependant le principal atout de ce drama, et qui justifie qu'on s'y intéresse, réside dans la dynamique de la relation entre les personnages : leur complémentarité évidente, des dialogues pas si cons quand on y réfléchit deux minutes, et une inversion des rôles genrés qui ne verse jamais dans la caricature. Pour la première fois un drama asiatique m'a offert la parfaite héroïne que j'attendais, et c'est déjà énorme.
Bref, si vous n'êtes toujours pas convaincu(e), je ne sais pas ce qu'il vous faut.
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A Tale of a Thousand Stars
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Ca bouge enfin du côté des BL Thaï
La Thaïlande semble enfin prête à nous fournir des BL plus adultes qui s'écartent des traditionnelles histoires universitaires. Après Manner of Death, qui mélange action et polar, et Lovely Writer qui s'amuse avec les codes du boy's love, on nous offre une romance rurale plutôt sympathique, inspirée elle aussi d'un bouquin. Bref résumé de l'histoire : étudiant richissime et pourri gâté, Tian reçoit une greffe de cœur en urgence. Après avoir trouvé le journal de Torfun (sa donneuse décédée la même nuit, qui était enseignante bénévole dans un petit village perdu dans la montage), il décide de changer de vie, prendre sa place et poursuivre son œuvre. Ce faisant, il va progressivement tomber amoureux de Pha, le chef de la garnison chargée de protéger ce secteur frontalier.L'intrigue en elle-même n'a rien de très exceptionnel, elle est d'ailleurs plutôt lente, mais elle est néanmoins riche et bien exploitée. Les décors montagneux sont magnifiques, le village et ses habitants bien rendus, le contexte fouillé, et malgré quelques longueurs on ne s'ennuie pas vraiment. Bien que certains épisodes nous offrent un peu d'action, ce n'est pas le principal. On suit essentiellement l'adaptation de Tian à cette nouvelle vie très éloignée de ses habitudes ainsi qu'à son nouveau rôle d'enseignant volontaire, ses tentatives plus ou moins fructueuses de gagner l'affection des habitants et surtout, l'évolution de sa romance avec Pha, compliquée par le fait qu'il vit grâce au cœur d'une femme que les villageois ont connue et appréciée, d'autant que la plupart ignorent son décès. A part quelques moments plus soutenus, pas de grosses tensions ou de grande passion donc, mais l'originalité du scénario, son rythme paisible et son cadre rendent l'histoire agréable.
Une fois n'est pas coutume dans un BL Thaï, ici le jeu d'acteur est en général assez bon. Je dis "en général", parce que j'ai toujours eu du mal avec le comédien Earth Pirapat Watthanasetsiri, qui interprète Pha. Je ne le trouvais déjà pas très inspiré dans Water Boyy et les 2-3 autres dramas dans lesquels je l'ai vu, et ce n'est certes pas A Tale of Thousand Stars qui va changer mon opinion à son sujet. J'ai beau me forcer, je ne lui trouve décidément aucun charisme. Il jouerait dans n'importe quel drama d'action, ok je ne dis pas, sans doute aurait-il sa place. Mais là on parle d'une romance, le minimum serait qu'il dégage un peu quelque chose, à défaut d'une réelle alchimie entre les acteurs. Le pire c'est que j'ai l'impression qu'il ne sait pas trop comment jouer les émotions autrement qu'en soupirant. Il soupire quand il est agacé, il soupire quand il est triste, il soupire quand il hésite, il soupire quand il est timide... Bref, à la fin je n'entendais plus que ses soupirs, au point qu'ils ont fini par m'obséder comme le feraient les crissements des ongles sur un tableau. Bon, pour être tout à fait honnête avec lui et parce que je suis une gentille fille, j'étais à l'affût de tous les points positifs que je pouvais lui trouver, et c'est vrai qu'il s'améliore dans les deux derniers épisodes où il devient un peu plus touchant et crédible dans ses émotions, la preuve je ne l'ai entendu soupirer que 3 fois. Quant à Mix Sahaphap Wongratch qui interprète Tian, je n'irais pas jusqu'à affirmer que c'est un excellent acteur, sa palette d'émotions est plutôt réduite elle aussi (il faut admettre que son personnage n'est pas censé danser de joie), mais contrairement à son partenaire, il est charismatique et émouvant, donc on va dire que ça rattrape le truc surtout que cela semble être son premier vrai rôle . Enfin, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir un réel talent et là encore un certain charisme, chez l'acteur Khaotung Thanawat Ratanakitpaisan qui joue ici un rôle secondaire. En bref, tout le contraire de sa présence désastreuse dans le très oubliable "TonhonChonlatee", où il interprétait la 2ème moitié dudit titre. Espérons qu'après A Tale of Thousand Stars, on lui offrira plus de boulots à sa mesure. Quant au reste du casting (villageois, militaires, etc.) ils s'en sortent relativement bien, en tout cas je les ai trouvés plutôt naturels, même les gamins. Et cerise sur le gâteau pour les habitués des BL, on peut reconnaître le fameux Noh de Love Sick qui joue le meilleur ami du héros, et à la toute fin l'evil bitch de TonhonChonlatee, tous deux également dans des rôles secondaires.
Comme d'hab, on a aussi droit à des scènes ridicules de placement de produits, où la caméra s'attarde bien trop longtemps sur l'étiquette de divers(e)s chips / boissons / savons (barrez les mentions inutiles) dont nos personnages font usage, mais par chance ça arrive un peu moins souvent que dans d'autres BL Thaï, franchement on a vu pire et ça reste supportable. Peut-être parce que cette série et son cadre s'adressent à un public plus large et moins influençable que les adolescentes que l'on cible d'ordinaire ? Ou bien parce qu'il est difficile de placer des scènes visant à promouvoir du mascara quand les villageoises n'ont même pas l'eau courante ? Mystère...
En tout cas, je ne regrette pas d'avoir découvert ce drama. L'intrigue plus grave et plus adulte nous change des niaiseries habituelles, sans compter qu'on nous offre de très beaux paysages. Quant à l'acteur principal, il est quand même convaincant et parvient à nous attendrir malgré son jeu plutôt réduit (mais comme je l'ai dit, je pense que c'est son rôle qui veut ça) et je serais vraiment emballée de le voir dans d'autres productions. L'intrigue est suffisamment sympathique pour nous faire oublier ses quelques longueurs, le contexte général est bien développé, et aucun personnage n'adopte de comportement problématique du genre à diviser l'opinion. Bref, une belle histoire qui vaut la peine d'être visionnée, ne serait-ce que pour encourager la nouvelle direction prise par les productions BL thaïlandaises, en espérant qu'ils poursuivront dans leur volonté de diversifier leur offre.
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Derrière ton sourire
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Intrigue pas trop mal mais sans plus, héroïne insupportable
J'aime bien les dramas taïwanais parce je leur trouve souvent un petit je-ne-sais-quoi en plus qui les différencie de leurs voisins asiatiques. Que ce soit la modernité du propos (Love Is Science ?), l'originalité du scénario (Lost Romance) ou le jeu d'acteur (We Best Love), je suis rarement déçue par ces histoires qui, même si elles n'évitent pas toujours certains clichés, savent tout de même retenir notre attention et sont assez addictives, en plus d'avoir une certaine ouverture d'esprit qu'on ne trouve pas forcément chez les chinois (relations homosexuelles ou femmes fortes et indépendantes, par exemple). Et puis il faut reconnaître que les Taïwanais nous offrent de VRAIS baisers, même s'ils sont rares au moins on voit leurs lèvres bouger un minimum et c'est pas très courant dans les dramas.Je me suis laissée tenter par Behind Your Smile ("Derrière ton sourire" sur Viki) juste parce que j'ai craqué sur le canon Marcus Chang, vu dans Lost Romance. Il me fait vachement penser au boss mafieux Tang Yi dans History 3: Trapped, il aurait d'ailleurs été idéal pour ce rôle, mais il faut reconnaître que de son côté Chris Wu a déjà fait de l'excellent boulot donc on va pas se plaindre. Bref, tout ça pour dire que c'est pour l'acteur que je me suis lancée dans cette série, et c'est justement parce qu'il y était que j'ai supporté de la regarder jusqu'à la fin.
Il s'agit d'une histoire assez cliché de revanche et d'amour, déjà vue dans de nombreux dramas asiatiques et qui ne s'éloigne pas vraiment des codes attendus. Zhao Yi Ting est un homme d'affaire froid et strict sur le point de se venger de Lin Man, une business woman responsable de la ruine de sa famille et de la mort de son père. Celle-ci prend la fuite, tandis qu'au même moment, sa fille Lei Xin Yu revient à Taïwan et se retrouve plongée dans la dèche à cause des charges qui pèsent sur sa mère. Evidemment elle ne comprend rien à ce qui se passe, ignorant tout des malversations de sa génitrice, et elle va trouver du soutien auprès de Zhao Yi Ting qui espère secrètement savoir où se cache Lin Man afin d'obtenir enfin justice. Le coeur du héros va se trouver chamboulé par l'arrivée de cette pure, naïve, innocente, gentille fifille qui n'était pas prévue dans ses plans.
Alors l'intrigue, comme dit plus haut, n'apporte pas de nouveauté dans le paysage des dramas de vengeance / amour. Je n'ai rien contre les clichés, tout dépend de la manière dont ils sont amenés et traités. Certains peuvent être très bien exploités, sauf que là ce n'est pas vraiment le cas et on peut clairement passer à coté de celui-là. Bien sûr le visionnage n'était pas une torture, mais il y avait beaucoup de longueurs inutiles et aucun rebondissement vraiment surprenant. Je dois quand même souligner la qualité de la bande-son, parce qu'elle était sympa comme tout, et le fait qu'une partie de l'intrigue se déroule dans une ferme intéressera une partie de l'audience lassée des dramas urbains. Enfin, les génériques de début et de fin sont visuellement très chouettes. A part ça, tout le reste est oubliable.
Ma plus grosse déception concerne l'héroïne. Afin d'accentuer le contraste avec le héros froid et dégouté de la vie, le scénario l'a prévue pure, naïve, bienveillante, dotée d'une confiance confinant à la bêtise envers les gens. Elle vient d'un milieu privilégié et protégé, et se retrouve plongée malgré elle dans la galère, obligée de se débrouiller seule (enfin pas complètement, grâce aux machinations du héros toujours là pour garder un œil sur elle et lui fournir un toit et du boulot), le problème c'est qu'en voulant la rendre attachante et émouvante, elle en devient tellement gnangnan qu'elle est insupportable. Et comme en plus l'actrice joue un peu comme un pied, ça n'arrange pas les choses. Au lieu de vouloir la prendre dans ses bras pour la consoler, on a envie de la secouer et je comprends parfaitement la haine de l'evil bitch (l'ex du héros) qui la déteste depuis le lycée. En la voyant gonfler des joues pour faire genre "chuis choupinou", ou avoir des larmes aux yeux, sourire bêtement ou geindre tellement la vie c'est trop dur mais faudrait quand même pas se débrouiller seule et se battre en vrai, bah moi aussi je ressentais de l'agacement. Dégoulinante de gentillesse, d'optimisme et de mignonnitude, crédule au point qu'on se demande si elle fait exprès d'être conne (au bout d'une dizaine d'épisodes, elle n'a toujours pas compris le lien entre le héros et la ferme ???), sans fierté, jamais en colère plus de deux minutes et pardonnant tout alors qu'elle a toutes les raisons de se barrer en envoyant au diable ceux qui l'ont utilisée (les personnages féminins trop obéissantes dès que le héros protecteur ordonne, ça m'éneeeerve à un point !!!!), bref, on a du mal à se projeter dans ce personnage qui n'est ni crédible, ni interprété correctement. Peut-être qu'une actrice plus douée l'aurait rendue moins énervante, je sais pas, mais bon le mal est fait.
Après je ne dis pas que Marcus Chang fait de l'excellent travail, j'avoue que je l'ai trouvé plus inspiré dans Lost Romance. On ne croit pas tellement à son rôle de manipulateur sans émotions et uniquement motivé par la vengeance (malgré ses doutes, il a l'air trop sympa et il se dégèle assez vite avec l'héroïne), toutefois il est moins agaçant et même si certains de ses agissements sont à la limite du toxique, vu son passif on comprend mieux ses raisons et ses réactions.
D'autres points du drama ne sont pas géniaux non plus, c'est dommage parce que sans ça l'histoire aurait peut-être été plus étoffée, donc plus appréciable :
- Sur Mydramalist, on nous informe dans les tags qu'il va y avoir des couples multiples. C'est faux. La seule vraie histoire d'amour est celle du couple principal. La fin du dernier épisode suggère qu'il y a matière à construire deux autres romances qui sont juste ébauchées (et encore, rien n'est sûr). C'est frustrant, parce qu'il faut quand même se taper 19 épisodes de 1h15 avec pas mal de scènes inutiles, et que s'ils avaient pris la peine de développer pour de vrai ces romances secondaires, le temps aurait passé plus vite. Et le drama aurait été plus passionnant.
- La meilleure amie qui commence à éprouver elle aussi des sentiments pour le héros : désolée, mais ça sert à rien, surtout que ça n'a aucune incidence sur l'intrigue. Ridicule.
- La compagne de cellule qui prend la défense de l'héroïne devant l'evil bitch : elle sert à rien non plus. On croit qu'on va faire quelque chose de ce personnage qui a tout pour devenir intéressante, peut-être une alliée de l'héroïne, sauf qu'on la revoit cinq minutes dans deux épisodes ultérieurs et c'est tout. Ca crée des attentes pour rien et c'est con.
- Le petit voleur de la ferme qui devient employé : il sert pas à grand-chose non plus. Ok il est sympa et attachant, mais vu qu'on le voit pas beaucoup et que son rôle sert juste à être témoin d'un truc qu'il va ressortir à un moment, c'est du gâchis de personnage, là encore on crée des attentes pour rien concernant un gars qu'on aimerait voir plus développé.
- La vétérinaire grincheuse : aussi un gâchis de personnage. Pas assez étoffée, du coup pas très attachante, et à la fin j'ai toujours pas compris si elle appréciait l'héroïne ou si elle ne pouvait pas la piffer.
- Pourquoi mentionner que le frère du héros est son frère adoptif ? Aucun intérêt, à moins de vouloir construire une intrigue spécifique sur son éventuelle identité cachée. Or là, rien de tel. Il a été adopté, point. Autant en faire son frère biologique tout court, vu que ça ne change rien au schmilblick.
Bref, je n'ai pas tellement apprécié l'histoire, que j'ai regardée uniquement pour l'acteur principal. Héroïne neuneu à claquer, des longueurs qu'ils auraient mieux fait de combler en étoffant le contexte et les personnages secondaires, plusieurs trucs inutiles qui génèrent des attentes pour rien... Et vu qu'on a compris dès le début que le héros est tombé amoureux quasiment au premier coup d'œil, bah il n'y a pas vraiment de tensions qui font battre notre cœur, la seule question en suspens est de savoir comment l'héroïne va réagir quand elle va apprendre la vérité sur son chéri, et même ça c'est assez décevant. Après, je ne peux décemment pas mettre une trop mauvaise note parce qu'il y a quand même eu un petit effort sur le scénario, qui tient debout malgré son manque d'originalité, et l'histoire d'amour est plutôt mignonne, mais bon, ça casse pas des briques et on peut vraiment s'en passer. Si vous êtes fan du sexy Marcus Chang, regardez plutôt Lost Romance, il s'en sort mieux et il y est plus rigolo.
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Mignon
Les critiques étant assez bonnes sur ce BL japonais, je me suis dit qu'il fallait que je regarde.J'ai bien aimé l'histoire, elle est light tout en restant très sympathique. Le malentendu de départ est complètement con mais dans le sens rigolo "je lève les yeux au ciel avec le sourire aux lèvres" (on ne verrait jamais ça en vrai, mais c'est suffisamment réaliste pour qu'on y croie), certains situations sont amusantes et comme l'ont déjà précisé d'autres personnes, tout le monde est bienveillant. Mais si rien n'est réellement dramatique, l'intrigue sait montrer les doutes des personnages et l'évolution de leurs sentiments de manière crédible. Et pour le coup, on retrouve bien une atmosphère à la "yaoi", qu'il s'agisse du cadre lycéen ou les particularités du scénario, je ne saurais pas trop comment l'expliquer, mais bon c'est japonais c'est normal qu'on ressente cette ambiance plus que dans les BL des voisins, j'ai envie de dire.
Bien que j'aie apprécié l'histoire, je rechigne néanmoins à mettre davantage que 7/10, pour une raison toute simple : j'ai toujours un peu de mal avec le jeu des japonais - ou du moins dans les BL, parce que je doute que ce soit comme ça tout le temps. Enfin bref selon moi les réactions du héros sont exagérées et ça manque de subtilité. Nous montrer des personnages grimaçants pour nous faire comprendre leurs sentiments, ou la voix off du héros pour nous indiquer ce qu'il pense au même moment, dénote parfois un manque d'inventivité des scénaristes et c'est dommage parce que c'est le genre de choses qui me fait sortir un peu de l'histoire, ce n'est pas ce que je cherche dans une romance puisque j'en regarde pour ressentir des émotions, tandis que cette mise à distance va les parasiter. A titre d'exemple, je viens de regarder un BL Thai où justement, une scène m'a complètement fait rentrer dedans : deux étudiants rivaux viennent de retrouver une ancienne camarade de classe ; le 1er craint que le 2ème soit lui aussi attirée par elle, et pour éviter les biais de réponses, il propose à l'autre de se révéler en même temps, après avoir compté jusqu'à 3, s'ils sont amoureux d'elle ou pas. Il est soulagé en entendant son rival répondre "non". Le second en revanche, en entendant le 1er répondre "oui", doit se détourner pour cacher ses larmes. Pas besoin de plus pour nous faire comprendre qu'il est amoureux du 1er depuis le début, ce qu'il ne dira jamais vraiment à voix haute d'ailleurs. Voilà le genre de subtilité qui manque un peu dans les BL japonais que j'ai vus dernièrement, et que j'aurais aimé voir dans Kieta Hatsukoi. A part ça, comme je l'ai dit plus haut, ça reste quand même une histoire sympathique et agréable, qui nous laisse le sourire aux lèvres.
En conclusion, un BL idéal pour passer un moment doudou sans prise de tête.
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Un historique coréen dur mais crédible et bien ficelé
Les dramas coréens historiques se déroulent souvent durant la période Joseon, et présentent à peu près le même schéma d'intrigues politiques et de personnages stéréotypés : un gentil roi au faible pouvoir, marionnette des nobles représentés par des ministres avides et décidés à conserver leurs privilèges, tandis qu'un ou plusieurs Robin des Bois masqués luttent contre l'injustice. Au milieu de tout ça, on a une romance entre des héros forcément de bonne extraction parce que le bas-peuple est bien gentil mais en faire partie pour de vrai c'est quand même la loose.Le drama "Maids" s'éloigne un peu de ces clichés en nous présentant une intrigue plus dure et surtout plus crédible que ces romances toutes plus ou moins sorties du même moule, et par la déchéance de l'héroïne passant du statut de noble au statut de servante (c'est à dire esclave tout court, donc à la merci des maîtres et plus considérée comme un être humain à part entière) suite à l'exécution de son père pour trahison, nous montre l'envers du décor et la condition réelle de ces domestiques. Contrairement aux dramas habituels dans lesquels ils semblent ravis d'exécuter toutes sortes de tâches pour leur gentils maîtres, ici on voit clairement la cruauté et l'injustice de leur situation. Et même si l'héroïne, son chéri numéro 1 et son chéri numéro 2 ne viennent pas des bas-fonds non plus, c'est tout de même un angle intéressant.
L'intrigue politique, quant à elle, n'est pas spécialement originale mais est construite sur les luttes de pouvoir entre le roi actuel, son père le roi précédent et une organisation secrète visant à rétablir la place d'une ancienne lignée royale. On est donc loin des gentils justiciers masqués combattant pour le peuple. Au contraire ce sont des pourris déchus qui veulent piquer la place des nouveaux pourris, chacune des parties étant prête à toutes les bassesses pour conserver ou reprendre le pouvoir, et on aurait bien du mal à se positionner pour l'un des camps vu qu'aucun d'eux n'est celui du gentil. En même temps aucun des personnages n'est vraiment tout blanc ou tout noir, la série sait éviter tout manichéisme en nuançant leurs personnalités tandis que leurs motivations sont crédibles. Le fiancé de l'héroïne (le second ML) en est d'ailleurs la parfaite illustration et il sait incarner avec justesse la descente aux enfers d'un homme pris en otage par une situation qui le dépasse. Tant ce jeune homme que le serviteur (le 1er ML) vivent tous deux une situation presque similaire par les conflits de loyauté qui les tourmentent, et bien que leurs solutions pour y faire face ne soient pas les mêmes, il n'y en a pas vraiment d'idéale dans la mesure où il y aura toujours des conséquences quel que soit le choix qu'ils feront. Dans l'un de ses moments de désespoir, l'héroïne regrette que "ce monde ne changera jamais". La série n'y apporte pas de réponse, c'est pour ça qu'elle est réaliste.
J'ai regretté que le côté romance ne soit pas davantage appuyé, ce drama n'est pas vraiment une histoire d'amour ni un complot politique (si c'est ce qu'on cherche, je conseille de voir The King's Affection qui est vraiment bien fait et très bien équilibré), il s'agit plutôt de l'histoire d'une femme qui en bave avant de pouvoir réhabiliter son nom et l'honneur de son père. Cela dit j'aurais peut-être eu davantage de papillons dans le ventre si le 1er ML avait été un peu plus charismatique. Il nous intrigue au début (apparaissant comme comme un dangereux et mystérieux homme de mains sans scrupules), puis il sait nous émouvoir quand son monde bascule et que la révélation de son identité remet en cause ses certitudes, mais son amour pour l'héroïne ne m'a pas vraiment faite vibrer (peut-être parce que ce n'était pas super bien écrit) et la suite de l'histoire nous le montre assez indécis voire dépassé face aux événements, ce qui le rend un peu creux. Je crains que le personnage ait juste été conçu comme un beau ténébreux au début et qu'ensuite les scénaristes se soient désintéressés de sa personnalité pour se concentrer sur l'intrigue politique, je trouve ça dommage qu'ils ne lui aient pas réservé une évolution aussi intéressante et marquée que celle du 2nd ML, plus charismatique sur ce coup. D'un autre côté cet homme a toujours vécu dans la servitude et a été programmé pour un seul but, alors même si ses sentiments pour l'héroïne deviennent sa boussole et lui font prendre certaines décisions indépendantes, s'ils l'avaient montré comme un super-héros ayant toutes les solutions en main dans les situations critiques ça aurait peut-être manqué de crédibilité pour un drama qui se veut réaliste. Je ne sais pas trop.
Quoi qu'il en soit c'est un drama qui m'a plu, parce qu'il sort de l'ordinaire et sait éviter les clichés. Le déroulement de l'histoire prend des directions non prévisibles, les dialogues sont bien pensés, l'héroïne est attachante et l'actrice l'incarne avec beaucoup de naturel. De manière générale les personnages sont nuancés (à titre d'exemple, le grand méchant est prêt à sacrifier tout le monde pour atteindre son objectif, mais il est capable de ressentir du regret pour l'héroïne qui a subi les conséquences directes de ses décisions). La série ne renouvelle pas complètement le genre et l'aspect politique est plutôt simpliste, mais son côté plus dur et "brut" que d'habitude nous change un peu. En revanche si vous cherchez une romance historique stéréotypée, passez votre chemin.
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Love in the Moonlight
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Un début prometteur, une suite décevante
Durant les premiers épisodes, j'étais très enthousiaste. Une héroïne piquante et insolente, des scènes rythmées et une 1ère altercation amusante avec le prince héritier me donnaient confiance pour la suite. D'autant que les scénaristes nous ont épargné le cliché insupportable du ML qui utilise sa position de supériorité pour se venger de l'héroïne en la faisant trimer durant quelques épisodes, un passage souvent convenu dans les dramas et que je déteste. D'ailleurs, après une 1ère rencontre houleuse, j'ai trouvé émouvant que le prince soit immédiatement sous le charme de ce petit eunuque direct et spontané, au point de repousser le moment de lui avouer sa véritable position parce qu'il souhaite être traité en égal encore quelques temps.Hélas, très vite les personnages perdent leur piquant, et sitôt achevé le premier tiers du drama, alors que l'histoire d'amour se précise entre nos deux héros , toutes les scènes deviennent larmoyantes et redondantes. Je n'exagère pas, à chaque interaction, dialogue ou échange de regards entre nos tourtereaux, ils ont systématiquement des larmes dans les yeux, qu'ils soient tristes, attendris ou simplement amoureux. Et ça pleure, et ça pleure encore, et ça fait semblant de sourire pour faire genre que tout va bien pour repleurer derrière, bref c'est chiant. En outre nos protagonistes n'ont plus rien à voir avec les personnages que nous promettaient les premiers épisodes, finis les disputes rigolotes et les échanges vifs, on dirait qu'on leur a lavé le cerveau et qu'on a affaire à des personnes complètement différentes. Même le petit-fils du 1er ministre et rival amoureux, qu'on semblait présenter comme un dandy impertinent au début, oublie sa personnalité pour devenir un gentil amoureux transi dont la seule fonction est de protéger l'héroïne quand le prince héritier n'est pas en mesure de le faire sans attirer les soupçons. Bref, tous les personnages sont stéréotypés au possible et ce drama manque clairement d'ambition.
Quant à l'intrigue politique, elle est vue et revue. On a les habituels ministres et autres nobles corrompus qui affament le peuple et sont prêts à toutes les bassesses pour conserver leurs privilèges, opposés aux gentils roi / prince héritier qui se veulent proches du peuple mais dont le pouvoir est limité par les manigances des précédents. On en viendrait presque à s'offusquer du manque de réalisme systématique de ces dramas historiques sortant tous du même moule, à croire qu'ils nous prennent pour des imbéciles en prétendant que le gars situé tout en haut de l'échelle est presque toujours un brave type désintéressé et que ce n'est vraiment pas sa faute si les gueux souffrent. Bon rien de nouveau sous le soleil, en théorie ce n'est pas très grave, et si les dramas étaient exempts de gros clichés ça se saurait (on sait très bien pourquoi on les regarde), mais si cela avait été traité différemment et que le scénario avait tenu les promesses du début cela ne m'aurait pas dérangée. Il arrive qu'on ait droit à une romance rigolote ou bien fichue malgré un background très classique, ou bien une romance moyenne compensée par des magouilles politiques bien pensées et capables de retenir notre attention, dans ces cas-là on pardonne plus facilement les défauts du scénario. Ici, tout est convenu et prévisible, en plus d'être larmoyant - sans oublier la petite musique triste et répétitive qui surgit à chaque moment d'émotion au point de me taper sur le système.
Enfin je trouve ridicule de faire jouer une actrice mince à qui on a très visiblement ajouté des grosses joues artificielles, au lieu d'une actrice qui porterait bien ses rondeurs. Déjà, on devine tout de suite qu'elle va perdre du poids au cours de la série, ensuite c'est un procédé aussi discutable que discriminatoire, surtout que son prétendant était déjà amoureux quand elle était bouboule (et il se fait d'ailleurs la réflexion qu'une femme à son goût doit avoir des formes). Je ne vois donc pas l'intérêt de ce choix scénaristique qui n'apporte rien de plus à l'histoire, d'autant qu'il s'agit de personnages très secondaires et que leur couple, bien que mignon, reste accessoire. A la place, ils auraient mieux fait de meubler par une romance entre n'importe quelle nana du casting et l'éternel garde-du-corps-canon-mais-mutique-qui-se-bat-comme-un-dieu (ce dernier étant souvent interchangeable mais il produit toujours son petit effet sur les spectatrices), au moins on aurait eu de quoi se projeter.
Cependant il faut aussi voir les bons côtés et reconnaître que les acteurs ont une bonne alchimie et leur histoire d'amour est saine, ceux qui n'aiment pas les malentendus lourdingues seront soulagés puisque nos amoureux se font confiance malgré les obstacles, les décors sont sympas et un peu moins vides que certains historiques coréens que j'ai pu visionner (ça doit dépendre de l'époque, j'imagine), la fin est satisfaisante - contrairement à d'autres spectateurs, celle-ci ne m'a pas spécialement semblée précipitée - et j'ai réussi à tenir jusqu'au bout, alors je mentirais si je prétendais que j'ai trouvé ça nul. C'est peut-être formaté pour coller au maximum à un cahier des charges déjà vu 100 fois, néanmoins le scénario sait ponctuer les nombreux moments romantiques par des passages plus politiques assez bien agencés et logiques pour proposer un peu de suspense, l'avantage étant que l'intrigue n'est pas compliquée à suivre ce qui fait de ce drama une bonne entrée en matière pour les novices dans le genre. C'est basique, vite oubliable, mais ça remplit son rôle.
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Sungkyunkwan Scandal
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Une histoire dynamique et rythmée
Après être tombée par hasard sur le drama chinois "In A Class of Her Own", que j'ai trouvé sympa mais qui m'a souvent barbée à cause de ses longueurs et son absence d'épaisseur, j'ai eu envie de me lancer dans la version originale coréenne. De nombreux commentaires trouvaient cette version bien mieux que son remake, et bien que ce drama date de 2010, je partage sans conteste cet avis.A peu de choses près il y a beaucoup de similarités entre ces deux versions, tant au niveau des personnages que de l'intrigue, des rebondissements, de l'enchaînement des scènes et des passages-clés. Pourtant, j'ai eu l'impression de voir 2 dramas complètement différents parce que - censure chinoise oblige- le remake est bien plus édulcoré et gentillet que le matériau de base. En effet cette version coréenne est quant à elle bien plus rythmée et dynamique, il y a peu de longueurs malgré sa durée, l'histoire décolle dès le départ et non pas au bout du 25ème épisode, et les personnages sont mieux creusés. Je ne ferai pas une review détaillée de l'intrigue parce que j'ai déjà rédigé une critique de "In A Class of Her Own", mais si vous deviez choisir une seule version entre ces deux-là je vous conseillerais indubitablement "Sungkyunkwan Scandal". Rien que l'amitié entre ces quatre étudiants, issus chacun de classes sociales différentes, a des implications politiques et symboliques bien plus marquées dans la version coréenne, et réellement susceptibles d'ébranler les bases sur lesquelles se fondent le pouvoir et les privilèges de l'élite. L'opposition entre la classe des nobles et les idéaux d'harmonie du roi est mieux détaillée, les conséquences qui découleraient de la découverte d'un texte perdu (les dernières volontés du précédent roi) seraient bien plus importantes, tout comme la révélation du sexe de l'héroïne qui risque littéralement la peine de mort pour elle et sa famille sitôt que le secret sera éventé (contrairement à la version chinoise où tout ceci paraît un peu plus léger, avec en guise de punition des coups de bâton et le renvoi de l'école). Les références à l'homosexualité et la relation ambigüe entre l'étudiant rebelle et le dandy, sont davantage soulignés même si bien sûr, une telle version de 2010 ne pouvait pas aller trop loin sur ce sujet. Quant au président du conseil des élèves, je l'ai trouvé plus effrayant et dangereux que dans son remake : convaincu que seule la classe des nobles mérite tous les pouvoirs, fervent défenseur de ses idéaux et méprisant envers les faibles, il ne recule pas devant certaines bassesses pour atteindre son but.
En parlant de ce dernier, ma seule critique concernera justement ce personnage. Bien qu'il constitue un bon antagoniste qui cherche sans cesse à nuire à notre sympathique quatuor (permettant ainsi de renforcer leur amitié), je trouve qu'il manque parfois de profondeur. A part plisser les yeux d'un air menaçant, plisser les yeux avec un sourire narquois et plisser les yeux d'un air crispé en fermant le poing dans son dos quand il veut masquer sa colère, le jeu de l'acteur n'apporte hélas pas vraiment de nuances à son personnage qui disposait pourtant d'une bonne base pour le rendre plus intéressant. D'ailleurs son arc aurait pu être mieux développé, l'amour qu'il éprouve pour la courtisane avait de quoi rendre les choses plus intéressantes mais cet espace n'a malheureusement pas été exploité comme il faut. Il est persuadé que sa classe lui donne des droits d'office et surtout que cela doit suffire à mériter l'amour de cette femme de classe inférieure, tandis que celle-ci se refuse obstinément à lui et préfère offrir son cœur à un étudiant insignifiant. Je trouve que cette dynamique de base aurait pu donner quelque chose de vraiment sympa et notamment un arc de rédemption passionnant, s'ils avaient vraiment travaillé ces deux personnages, et pris le temps d'explorer une histoire d'amour (quasi inexistante au final dans cette version alors qu'elle semble en bonne voie dans le remake chinois) entre un homme comprenant que ce n'est pas grâce à sa naissance et sa volonté de soumettre mais par un cœur sincère et le respect envers l'autre que l'on gagne l'attention d'une femme, et cette courtisane finissant par aimer celui qu'il aurait pu devenir dès lors qu'il aurait cessé de la considérer comme un dû. D'ailleurs certains détails concernant cette dernière (notamment des dialogues suggérant un passif et un drame familial, les liens obscurs qu'elle entretient avec le ministre de la guerre et les moyens de pression dont il dispose pour se servir d'elle mais dont le spectateur ne saura rien) m'ont semblé trop légers et remplis de trous, comme s'ils avaient prévu de développer davantage son histoire avant de l'abandonner au dernier moment par manque de temps ou bien sur ordre des producteurs. En tout cas leur relation a laissé un léger goût d'inachevé à la romantique que je suis et la fin un peu précipitée (dommage qu'on ne sache pas ce que deviennent certains personnages) m'a quelque peu frustrée. Mais bon, puisque c'est comme ça je laisserai vagabonder mon imagination pour leur offrir une jolie conclusion, c'est bien aussi...
En résumé, j'ai trouvé cette version de 2010 beaucoup plus passionnante que son remake de 2020, et malgré cette décennie d'écart à aucun moment je n'ai eu l'impression de voir un drama daté. Même la bande-son m'a eu l'air plus sympa que la version chinoise, et contrairement à cette dernière, on a droit à 2- 3 bisous (certes très gentils, mais au moins il y en a !). Le thème de la lutte des classes n'est pas nouveau mais il ne cessera jamais d'être d'actualité et je l'ai trouvé mieux traité ici. Il est vrai que par moments, tous les beaux idéaux du ML semblent assez peu réalistes et que c'est parfois agaçant pour une spectatrice telle que moi : ok on peut vaincre n'importe quel obstacle quand on est déterminé, qu'on travaille dur et qu'on y croit, sauf que ce discours est clairement celui d'un dominant à qui il ne viendrait jamais à l'idée que certaines portes ne seront jamais ouvertes pour les femmes quels que soient leurs efforts acharnés. Mais on va se consoler en se disant que c'est un drama historique, que ça colle à l'époque et que lui-même revoit ses positions en reconnaissant clairement sa bien-aimée comme son égale. Quoi qu'il en soit j'ai passé un excellent moment devant ce drama au point que je l'ai visionné d'une traite. Alors que je suis en général peu friande des historiques coréens (pour des raisons purement esthétiques, c'est personnel et ça n'engage que moi), eh bien je me suis fait l'effet de redécouvrir, après avoir commencé par le surgelé, le goût d'un savoureux plat fait-maison.
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In a Class of Her Own
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Sympa dans l'ensemble mais trop long
Ce drama a de nombreux points communs avec Chang'an Youth, qu'il s'agisse de l'intrigue de base ou de la composition du quator qui se forme au cours de l'histoire, le côté dynamique en moins. Il s'agit ici d'une adaptation de la série coréenne Sungkyunkwan Scandal datant de 2010, que je n'ai pas vue, et dont les commentaires sont plutôt élogieux. Ceux qui ont vu les deux semblent d'ailleurs penser que dans l'ensemble le remake ne vaut pas l'original et je les comprends.On a l'histoire classique d'une jeune fille obligée, sous des prétextes qui varient d'un scénario à l'autre et sans beaucoup de logique dans ce cas précis, de se travestir en homme pour intégrer une école de garçons destinés à devenir fonctionnaires. Evidemment l'héroïne va rencontrer un ML qui deviendra son intérêt amoureux et se lier d'amitié avec d'autres gars, formant une petite bande qui sera amenée à résoudre un mystère et venger une injustice datant de plusieurs années, liés d'une manière à une autre à cette école et impliquant les familles de plusieurs d'entre eux. Si le scénario reste assez sympathique à suivre, j'ai malgré tout trouvé le temps très long.
En effet 36 épisodes, c'est beaucoup trop pour raconter cette histoire sans grand intérêt dans ses deux premiers tiers. On pose certes les bases de l'intrigue en nous présentant les personnages, mais on prend beaucoup trop de temps à développer leurs relations et le fonctionnement de l'école en se perdant dans des trucs du quotidien qui auraient pu être mieux condensés, ce qui aurait apporté plus de dynamisme à cette histoire. J'ai vraiment résisté à l'envie de faire avance rapide, et j'avoue n'avoir véritablement accroché à l'histoire qu'à partir du 25ème épisode, quand il commence vraiment à se passer quelque chose et qu'elle se met enfin à évoluer de façon plus nette. Pendant de nombreux épisodes on nous bassine avec des conflits entre nos protagonistes et le groupe du président du conseil des élèves, le tout étant saupoudré de trop peu de scènes d'actions en lien avec le mystère pour véritablement retenir notre attention. Ensuite une intrigue secondaire concernant la préparation d'un concours de tir à l'arc, le-dit concours et le suspense sur la présence ou non d'un personnage crucial pour l'équipe que le spectateur sait être blessé, attisent notre impatience sur au moins 4 épisodes et ça devient pénible. Ce n'est qu'une fois ce concours enfin passé que ça prend une tournure plus intéressante et rythmée.
Je n'ai rien à dire sur le travail des acteurs, ils font le job, mais je regrette que certains personnages n'aient pas été mieux écrits ou pensés. Aucune personne un peu sensée ne croirait une seconde que l'héroïne est un garçon, surtout que plusieurs de ses camarades répètent à de nombreuses occasions que cet étudiant ressemble quand même beaucoup à une fille. Quant à ses raisons pour intégrer l'école où elle sait qu'elle n'a aucun avenir puisque les filles ne peuvent pas devenir fonctionnaires, ce n'est pas très bien amené, elle aurait pu révéler la vérité dès le début au héros et il lui aurait foutu la paix (le pire c'est que les scénaristes tenaient un très bon prétexte qu'ils auraient pu utiliser à la place, concernant justement le mystère entourant la mort de son père, sauf qu'elle l'apprend sur le tard et qu'ils ont dû inventer un truc alambiqué qui ne tient pas la route pour expliquer son entrée dans l'académie). Je regrette également qu'on oublie ses talents d'écrivain passée la première moitié, je trouvais intéressant d'avoir une FL qui écrit des romances que tout le monde s'arrache en s'inspirant des situations dont elle est témoin (notamment ses 2 compagnons de chambrée), ça commençait à devenir rigolo et puis ça retombe comme un soufflet. Le ML est un très joli garçon, dommage qu'il soit forcé d'adopter une expression unique dans quasi tout le drama, à savoir un visage impassible et un calme olympien, c'est un personnage trop strict et respectueux des règles pour vraiment faire battre notre cœur. Il manque d'enjeux, de complexité et n'a pas vraiment l'occasion d'évoluer au cours de l'histoire. En gros, c'est un gentil garçon mais il est "chiant comme la pluie". Le 2nd ML rebelle est quant à lui trop rebelle, justement, pour que cela soit crédible. Avec une attitude comme la sienne, n'importe quel étudiant aurait été renvoyé au bout de 2 jours, il passe son temps à ruminer sa vengeance la nuit et à dénoncer les privilèges mais oublie un peu trop vite que si son père n'était pas un homme respecté et copain avec le prof d'arts martiaux de l'établissement, il ne bénéficierait pas de cette mansuétude. Le dernier ML, qui semble antagoniste au début, reste un mystère pour moi. Ses origines sont un peu obscures mais on n'en saura jamais vraiment plus au cours du drama, son arc est mal exploité et il y avait vraiment matière à faire davantage avec son personnage et son histoire familiale. Les personnages féminins secondaires (la soeur du président du conseil, la courtisane...) n'ont pas un grand intérêt et là encore, leurs arcs sont mal exploités, du coup elles ne servent pas à grand chose sinon à meubler. Quant au président du conseil des élèves, sa transition de sale petit con à gentil camarade se produit un peu trop rapidement, sur 36 épisodes un peu laborieux par moments ils avaient matière à lui écrire des conflits intérieurs plus intéressants.
Cependant j'aurais des scrupules à mettre moins de 7 parce qu'on s'attache quand même aux personnages malgré leur absence de véritable épaisseur, et comme dit plus haut les acteurs font le job et s'en sortent plutôt bien avec ce qu'on leur a mis dans les mains. J'ai bien apprécié l'héroïne assez naturelle et mimi, contrairement à de nombreux dramas où ils veulent rendre la FL "cute" de façon artificielle, ici ils ont évité d'en faire une nana horripilante à la voix de bébé et en plus elle est loin d'être parfaite : elle a ses moments un peu chieuse tout en sachant se remettre en question, ce qui la rend crédible. L'histoire reste également sympathique à suivre passés les deux premiers tiers barbants et je suis la première surprise d'avoir tenu jusque-là. Avec tous les dramas que je regarde je ne perds plus mon temps et si l'histoire ne m'accroche pas au premier épisode, en général je laisse tout de suite tomber. C'est donc qu'il doit y avoir un petit truc que je ne m'explique pas, qui a quand même maintenu mon intérêt jusqu'au 25ème épisode, où ça commence enfin à bouger. Le mystère reste entier, quoi qu'il en soit j'avais envie de connaître la suite, c'est le signe que tout n'est pas à jeter.
En conclusion, on ne perd rien si on passe à côté de ce drama. Il est sympa sans plus, surtout si on recherche une intrigue pas trop compliquée et un drama historique qui nous épargne les traditionnels conflits de cour bien lourds et autres rebondissements convenus (d'ailleurs de mémoire, c'est bien la première fois que je ne vois aucune scène de festival des lanternes dans un historique chinois...). Ca manque d'envergure, c'est bien trop long pour ce que ça veut raconter et la romance manque vraiment de passion (on a même l'impression que c'est très secondaire), mais le côté plus léger et gentillet de l'histoire pourra convenir à certains, d'autant que le scénario ne présente pas des situations toxiques ni problématiques. Et vu que je n'ai pas passé un trop mauvais moment, je m'en vais de suite visionner la version originale coréenne, au moins j'aurai de quoi comparer.
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Une mini-série étonnante qui brise les clichés
Depuis quelques temps je suis curieuse de ces mini-dramas d'une vingtaine d'épisodes qui ne durent que 10 minutes. Ce format court exploite bien souvent des scénarios très convenus, mais offre aussi à l'occasion quelques bonnes surprises qui démontrent une prise de risque assez sympathique. Ce drama nous dépeint une héroïne très étonnante pour un drama chinois. Elle est égoïste, déterminée et indomptable, et fait toujours ce qu'on n'attend pas d'elle. Après avoir découvert qu'elle était l'antagoniste d'une romance très clichée dans laquelle son destin est de mourir après avoir bien pourri la vie de sa gentille soeur, elle refuse d'accomplir les actions dictées par le "Fortune Writer" et décide de tout faire pour choisir son chemin sans jamais perdre sa détermination, même si ça signifie trahir l'homme qu'elle aime s'il le faut. Au diable les sacrifices pour un bien-aimé, rien à battre de la rédemption, l'histoire lui déplaît et tant pis si ça fait d'elle un personnage trop normal pour mériter le statut d'héroïne. De par sa normalité, l'acceptation de ses qualités et de ses défauts, l'absence de faux-semblants (elle assume pleinement qui elle est), elle estime avoir le droit au bonheur et elle a bien raison. On la voit mentir, tricher, menacer, manipuler, ce qui donne quelques sueurs froides à l'écrivain qui voudrait la soumettre. Elle ne perd jamais son objectif de vue et parvient à l'atteindre à sa manière. Le talent de l'actrice, qui nous offre une protagoniste haute en couleur comme on en voudrait plus, la rend très attachante malgré son caractère de parfaite anti-héroïne. Elle se bat de toutes ses forces pour survivre et c'est pour ça qu'on l'aime.Dans la plupart des histoires de transmigration, de tentatives de déjouer le destin ou autres retours dans le passé, la censure chinoise passe par-là et empêche les protagonistes d'avoir une fin différente de ce qui était prévu. Ce drama critique ce système sans vergogne, saisissant tous ces clichés barbants pour en prendre le contrepied et nous montrer qu'une histoire différente, avec des personnages simplement humains débarrassés de leurs personnalités lisses et stéréotypées, peut être tout aussi intéressante.
Certes, l'histoire semble un peu brouillon par moment, on voit clairement que c'est une production à petit budget, et le thème initial (la protagoniste qui se rend compte qu'elle est un personnage de fiction) n'est pas nouveau, mais l'intelligence du scénario et encore une fois, le talent de l'actrice principale compensent aisément ces défauts. C'est un drama étonnant dans le paysage des séries chinoises actuelles, le pied de nez au cahier des charges est une prise de risque inattendue mais ça fonctionne. J'espère que ça ouvrira la porte à de nouvelles histoires qui sauront s'éloigner des sentiers battus, Et des héroïnes comme celle-là, j'en redemande.
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Step by Step: Uncut Version
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Un bon BL, hélas sous-évalué
Il y a déjà un bon nombre de critiques de ce drama sur la fiche MDL de la version standard, mais comme j'ai directement visionné la version Uncut il est plus logique de poster ma review ici, quoique j'ignore s'il y a vraiment des différences entre les deux versions.Alors bon, soyons clairs : ce n'est pas forcément le drama du siècle mais j'ai trouvé qu'il se démarquait pas mal des habituels BL Thaï, et dans le bon sens. C'est pourquoi je ne comprends pas trop pourquoi il a eu de si mauvaises évaluations et critiques dans le forum, mais tous les goûts sont dans la nature. C'est sûr qu'ici, le héros n'est pas un neuneu coincé tête-à-claques qu'il faut sauver toutes les deux minutes, et qui se fait manipuler comme un idiot par le bad boy dominateur du campus qui gère déjà 15 sociétés alors qu'il a à peine 21 ans et qui est une star pilote de course par dessus le marché. Si ce résumé crétin vous rappelle Love In The Air c'est voulu. Maintenant qu'on sait ce que le drama n'est pas, voyons ce qu'il est.
Le héros Pat est un employé récent dans le service marketing d'un grand groupe, dont ses collègues profitent aisément parce qu'il est nouveau et qu'il n'ose pas dire non. Son nouveau manager M. Jeng est le fils du PDG du Groupe Jiang, appelé à lui succéder un jour, et il dispose d'une année pour prouver à son père que le service est rentable, car ce dernier préférerait fermer ledit service marketing pour externaliser cette compétence. Malgré ses dehors parfaits, Jeng n'est pas très apprécié des membres de son service, notamment parce qu'il semble manquer de souplesse et a du mal à déléguer (et aussi parce qu'il est le fils du patron, on ne va pas se mentir). Petit à petit Pat va apprendre à se faire confiance, à dire non et à prendre des responsabilités, quant à Jeng il va apprendre à déléguer et chercher à s'améliorer pour se faire apprécier de son équipe. Ils vont se rapprocher et tomber amoureux. Il est vrai que la romance met du temps à s'installer et c'est une des principales critiques qu'en ont fait les spectateurs. Même si on comprend assez vite que Jeng est tombé sous le charme de son subordonné, leur histoire d'amour ne commence réellement que dans le 10ème épisode, ce qui a pu frustrer une partie de l'audience l'ayant visionné au rythme de sa diffusion hebdomadaire. Pour les autres qui, comme moi, auraient décidé de le regarder à la suite une fois la diffusion terminée, l'impatience n'a pas vraiment lieu d'être car il se passe quand même pas mal de choses et ce BL ne se résume pas à sa seule romance. D'une part parce que l'intrigue se déroule dans un contexte professionnel, on voit l'équipe bosser sur des projets et s'impliquer au quotidien, d'autre part parce que l'histoire détaille un minimum ses personnages secondaires en leur offrant des motivations, personnalités et enjeux qui, même s'ils ne sont pas super développés, suffisent à donner de l'épaisseur à ce drama, contrairement à plein d'autres bouses que je ne citerai pas. Ae l'amie du héros se questionne sur la maternité et le mariage, Chot son collègue qui vit une relation depuis plusieurs années avec son boyfriend, souffre que ce dernier n'aie pas encore osé avouer son homosexualité à ses parents, Jaab le frère de Jeng ne sait pas trop où il en est de ses sentiments pour son collègue Jen... Quant aux protagonistes, ce n'est pas parfait dès le départ, ils font des erreurs et ils vont aussi devoir faire face à leurs défauts pour évoluer dans le bon sens. En somme, une galerie de personnages assez fouillés et attachants pour la plupart. Enfin, pour revenir sur la lenteur avec laquelle la romance se développe, j'ajouterai que ce n'est pas un défaut pour moi dans la mesure où elle prend le temps de s'installer de façon logique, tout comme la confiance entre les personnages. Le titre est donc bien choisi.
Les musiques sont sympathiques et rarement répétitives, les décors sont agréables et on voit qu'il y a du budget, tant dans le cadre professionnel que les demeures ou décors extérieurs. L'intrigue et les dialogues sont généralement intelligents et adultes, les sentiments et hésitations qu'ils ressentent sont crédibles (sauf Pat et j'y reviendrai plus tard). J'ai également apprécié la longueur des épisodes qui avoisinent 1h15, à l'exception du premier qui dure une cinquantaine de minutes et le dernier qui s'approche de 1h45. Je ne me suis pas ennuyée parce qu'il se passait toujours quelque chose, ce n'était pas vraiment répétitif et on voyait quand même l'évolution des sentiments entre les personnages et leurs doutes, même si c'était présenté de manière subtile. On note aussi des références régulières au monde du BL (recrutement d'un couple célèbre pour interpréter le film promotionnel du projet qu'on vient de confier à l'équipe, certains acteurs déjà vus dans Lovely Writer...). L'utilisation des réseaux sociaux pour promouvoir une marque, si elle n'est pas spécialement originale car déjà vue dans d'autres dramas, est ici bien développée et reste intéressante notamment pour les spectateurs qui ne viennent pas d'un domaine commercial ou marketing. Enfin, le jeu des acteurs est généralement bon, à quelques exceptions près.
Et c'est justement là que le drama a quelques manques pour moi, car si le personnage de Jeng a une attitude assez sobre, posée, et un jeu intériorisé qui parvient vraiment à nous émouvoir à certains moments (et je rajoute que l'acteur a une classe folle... et des jambes aussi interminables que sexy !), le jeu de Pat aussi bien que son personnage ne m'ont pas réellement convaincue. C'est vrai que pour la plupart, ils sont tous relativement débutants surtout notre héros, et j'ai trouvé qu'il manquait souvent de naturel. D'autre part il lui arrive régulièrement d'être puéril dans ses réactions et il m'a assez vite agacée, d'autant qu'on le voit souvent pleurnicher dès que les choses ne vont pas comme il veut ou qu'il ne sait pas comment les gérer. Je trouve énervante cette manie de différencier les "seme" des "uke" en montrant ces derniers comme des pleureuses infatigables, pas besoin de les rendre émotifs au moindre problème pour les rendre attachants ou pour que l'audience féminine se projette plus facilement. Personnellement, je ne me reconnais pas dans ce genre de personnages, d'autant que ses réactions sont parfois trop directes au risque de couper net une relation qui aurait mérité un minimum de discussion. Bref je l'ai trouvé cucul, mais comme son attitude évolue et qu'il prend conscience de ses erreurs, je dirai qu'au moins sur ce point il y a une amélioration bienvenue au fur et à mesure, et que ça rattrape un peu son personnage. En outre, même s'il est nouveau dans l'industrie du BL, les scènes intimes qu'il partage avec Jeng sont relativement naturelles (quoi que soft sur le plan sexuel, c'est davantage suggéré que montré) et leurs baisers sont plutôt sympathiques. En gros on attend longtemps qu'ils se bécotent, mais quand ça arrive enfin, on n'est pas déçu. Enfin, les personnages sont à l'aise avec leur homosexualité et le drama évite le cliché énervant du "gay for you".
Comme autres points négatifs, je citerai également le placement de produits qui manque parfois de subtilité, et la frustration que j'ai ressentie à ne pas voir la relation de Jaab et de Jen aboutir à quelque chose de concret, déjà à la base leur histoire n'est pas passionnante et elle se termine en queue de poisson (peut-être y'a-t-il un projet de spin-off les concernant ?) donc on nous donne un peu l'eau à la bouche pour rien. Mais l'acteur interprétant Jaab a beaucoup de charisme, j'espère le revoir dans d'autres productions (petit détail au passage : sa ressemblance avec Vegas dans KinnPorsche m'a carrément frappée). Toutefois ces défauts que j'ai relevés ne m'ont pas empêchée de beaucoup apprécier ce drama et j'avoue que j'ai enchaîné les épisodes sans problème.
En résumé, c'est un BL construit intelligemment, qui nous offre un contexte et des personnages fouillés capables de chercher des solutions aux problèmes qu'ils rencontrent et qui ont l'occasion d'évoluer, l'histoire d'amour est tendre, romantique et pas neuneu, elle se construit avec logique et surtout, elle est relativement mature. Malgré le personnage de Pat qui m'a un peu déçue, j'ai passé un super moment devant ce drama qui prend le temps de poser des situations présentant un minimum d'enjeux et de complexité, et de travailler ses personnages secondaires. C'est vrai que le format hebdomadaire peut frustrer une audience impatiente de voir la romance se concrétiser, donc c'est le genre de BL à conseiller surtout aux spectateurs patients qui ne craignent pas d'attendre la fin de sa diffusion pour savourer cette histoire dans son entièreté.
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Un gros coup de cœur (et c'est rare)
Dès la fin du premier épisode, j'étais déjà décidée à adorer ce drama. La suite a confirmé mes impressions et ne m'a jamais déçue. Bien sûr cette histoire n'est pas exempte de bémols (plutôt que de parler de défauts, le mot "bémols" me parait plus approprié, c'est dire le niveau de bienveillance que j'ai à l'égard de cette série), mais ce sont des points négligeables et relativement oubliables quand on considère le drama dans son ensemble, du moins à mon sens.Je suis davantage expérimentée en dramas thaïs et en BL, de sorte qu'en ce qui concerne les dramas chinois, je ne saurais pas dire si The Long Ballad présente une réelle nouveauté par rapport aux précédentes productions de ce type, les habitués sauraient mieux se positionner sur la question. En tout cas à mes yeux, je pense qu'il m'a offert tout ce que j'attendais depuis mon tout premier historique chinois du genre, intitulé "General and I". Celui-ci était déjà pas mal, mais souffrait de longueurs parfois insupportables (par exemple toute la partie où les deux héros sont séparés, qui dure pendant vachement d'épisodes, ce qui est d'autant plus frustrant qu'ils se croisent à plusieurs reprises sans se capter, pour le coup ils ont bien joué avec nos nerfs...). Entre temps j'ai eu l'occasion de voir d'autres historiques chinois avec intrigues et complots en tout genre, surtout dans un environnement plus domestique (maisonnées, guerres entre concubines...) parfois des scènes de batailles et dans certains cas une dimension aventure plus marquée (Maiden Holmes, Under the Power...) mais aucun ne m'a apporté cette sorte de souffle épique que je souhaitais (re)trouver. Et non seulement il le fait en mieux, mais en plus il présente d'autres qualités qui, mises bout à bout, forment un drama passionnant et très sympathique à regarder.
Pour commencer, les personnages sont loin d'être unidimensionnels (sauf peut-être Ashile Sun qui a un peu du mal à s'écarter de son rôle de héros "bien sous tout rapport" et stéréotypé, mais j'ai l'impression que c'est la manière dont il a été pensé et écrit donc on va pas non plus en faire un fromage...) et surtout très attachants, même les antagonistes. L'intrigue est riche, variée et offre de nombreuses occasions aux protagonistes de se remettre en question, de réfléchir à leurs actes et à leurs valeurs, de se déconditionner si on peut le dire ainsi, et d'évoluer dans le bon sens, à commencer par l'héroïne Changge. C'est plutôt rare et ça donne une autre dimension à cette histoire qui pourrait donc s'apparenter à un récit initiatique, à la manière d'un road trip (et c'est vrai que du pays, on en voit). En cela, le drama nous apporte quelques leçons sympathiques : les apparences sont parfois trompeuses, les vengeances personnelles ont peu de poids face à l'intérêt supérieur de la nation et au bien-être de la population, etc... Les antagonistes eux-mêmes sont bien écrits et attachants, tout simplement parce que leurs motivations sont logiques, et compréhensibles au point qu'on se dit qu'à leur place, si on avait vécu la même chose, on aurait peut-être fait les mêmes choix ou évolué de la même façon. Ici pas de grands méchants caricaturaux, rien n'est vraiment tout blanc ou tout noir, ce qui donne un côté réaliste à cette aventure (car oui, on peut qualifier cette série de vraie aventure). Et dans l'ensemble, il faut noter que les acteurs sont généralement talentueux et naturels, avec parfois des petits tics qui rajoutent encore de l'épaisseur à leur personnage (le gros chef du clan de l'Ours a une façon de tordre sa bouche qui lui est propre, j'ai apprécié ce petit plus).
Les rebondissements sont nombreux et bien amenés. En toile de fond l'histoire a également le mérite d'être étoffée sur plusieurs aspects, avec des moments héroïques, d'autres plus tristes, une galerie importante de personnages aux personnalités différentes qui viennent enrichir le récit, et surtout des caractères féminins bien construits (fortes et déterminées à leurs manières, possédant chacune leurs propres particularités et évolutions), des passages plus intimes et plus personnels de type conflit intérieur, des batailles plutôt bien fichues et réalistes (pas de scène irréelle où un perso reprend son élan en posant le pied sur la fragile feuille d'un arbre). Les combats sont parfois montrés sous forme de BD mais ça ne gêne en rien l'histoire et reste léger, en plus ça nous rappelle que le scénario est adapté d'un manwha donc on peut le considérer davantage comme un hommage au support d'origine que comme un souci de budget. La musique est chouette, et dès le premier épisode j'ai accroché aux sons un peu particuliers qu'on entend dans les moments plus tendus, donnant une ambiance spéciale à l'histoire, ce qui a sans nul doute contribué au fait que je l'ai aimée dès le début. Alors que d'habitude les BO des dramas asiatiques me soûlent, là j'ai tout de suite tilté en mode "ah tiens, ce truc promet d'être nouveau...". Pour continuer sur les atouts, cette série bénéficie de costumes et de décors somptueux, une très belle image et des acteurs principaux aussi charismatiques que jolis à regarder. Sans oublier les deux romances principales très agréables. Si j'ai apprécié l'histoire d'amour entre la princesse en fuite Changge et le général ennemi Ashile Sun (le thème 'ennemies to lovers' pique toujours mon intérêt), ma préférée reste sans conteste la romance qui se développe entre Hao Du le garde froid et zélé, et la timide princesse Leyan. Ces deux-là m'ont faite vibrer et j'avoue sans honte que j'ai un gros faible pour les glaçons qui se dégèlent au contact de la personne aimée. Non seulement l'acteur interprétant Hao Du s'en sort très bien au point que son visage change complètement au cours de son évolution, mais en plus je l'ai trouvé très émouvant durant cette transformation. Bref, c'était mon personnage favori.
Puisqu'on parle des romances c'est là qu'on va évoquer les (rares) bémols : tout d'abord, les commentaires qui ont pointé du doigt l'absence d'alchimie entre Changge et Ashile Sun n'ont pas tort. D'habitude j'y prête peu attention parce cette alchimie est censée couler de source, mais là j'avoue avoir eu du mal à ressentir une réelle connexion entre nos deux protagonistes au début. Il est vrai que pendant la première moitié du drama, leur relation est surtout basée sur un intérêt et un respect mutuels teintés d'une forte dose de méfiance, du fait de leur appartenance à des camps opposés, ainsi que leurs positions hiérarchiques et sociales respectives. Cette distance initiale est nécessaire parce que c'est une question de survie, d'autant que le contexte politique les oblige à faire passer d'autres intérêts avant les sentiments qu'ils commencent à développer l'un pour l'autre. Heureusement vers la fin cette connexion est plus marquée et cela est moins dérangeant, mais cela m'a fait réfléchir à la raison pour laquelle j'ai souvent une préférence marquée pour les romances secondaires. En effet, les couples principaux ont souvent une dimension "héros de papier glacé" ou jolie coquille sans réelle substance, stéréotypée et éloignée de personnages réels (à mon avis c'est sûrement voulu parce qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec des persos qui sont censés nous servir de modèles, j'imagine), tandis que les couples secondaires ont régulièrement une dimension plus humaine et plus intéressante selon moi, ainsi j'ai souvent envie de faire avance rapide rien que pour voir progresser leur histoire. Et ces romances secondaires possèdent un je-ne-sais-quoi que je trouve plus passionnant ou piquant au niveau de leur déroulement, difficile d'identifier cette impression de manière plus précise mais ça m'arrive très souvent. Ensuite, je regrette qu'avec ce potentiel dans les mains, on n'aie pas eu droit à de réelles scènes de baisers. J'ai cru comprendre qu'une bonne partie des acteurs étaient des Idols, peut-être qu'il y a un lien avec ça que je maîtrise mal parce que je ne suis pas spécialiste du genre, mais dans tous les cas le manque se ressent à ce niveau. La série est sortie en 2021, dans la même période on a commencé à bénéficier de plusieurs dramas taggés "steamy kiss" pour notre plus grand bonheur (à commencer par General's Lady où j'ai arrêté de compter les bisous), donc maintenant faut progresser avec son temps et arrêter de nous montrer des couples qui se serrent juste dans les bras, ça fait longtemps que ça ne me suffit plus (et vu qu'ils se serrent dans les bras avec les joues qui se touchent je doute fort que l'absence de baisers soit imputable aux seules restrictions Covid, sinon ils auraient banni davantage de contacts). En gros sur les 49 épisodes, on a droit à une seule scène où des personnages s'embrassent pour de vrai, et encore ça reste timide et il s'agit d'un couple très secondaire. Vous l'aurez compris, sur ce point ça manque de passion et je reste (un peu) sur ma faim. Autre aspect un peu dommage : j'aime beaucoup les histoires qui présentent des personnages féminins déguisées en homme, mais il arrive souvent qu'on n'y croie pas. Et cette histoire présente le même défaut, non seulement on voit clairement ses formes féminines et à plusieurs reprises d'autres personnages ont l'occasion de constater qu'il y a du monde là-dessous (si on attache quelqu'un à un poteau avec une corde, on se rend bien compte qu'il y a un obstacle inattendu au niveau du torse...), en plus l'héroïne a clairement une voix de fille, le comble étant de lui rajouter du rouge à lèvres. En parlant de ça, de mémoire je crois que le seul drama où un cross-dressing est vraiment crédible était The King's Affection. Enfin, j'ai trouvé que l'intrigue commençait un peu à tirer en longueur sur la fin, les événements du début et du milieu m'ont semblé plus dynamiques et s'enchaînaient de façon plus rapide (tiens quand j'y pense, je me demande encore à quel moment le nouveau prince héritier a été intronisé Empereur car ce n'est pas montré, donc c'est bien la preuve qu'ils savent éluder quand ils veulent). Néanmoins je serai beaucoup plus indulgente parce que ça reste quand même bien amené, on s'y ennuie rarement et ça ne concerne que quelques épisodes intéressants malgré tout. Franchement, on a déjà vu des dramas avec des scènes plus longues et barbantes que celui-là. Donc The Long Ballad reste très, très supportable en comparaison, et considérant sa durée le rythme est très bien géré, nous poussant à enchaîner les épisodes jusqu'à une heure tardive même si on se paie une tronche de zombie le lendemain au boulot. Je parle d'expérience.
En résumé, malgré les quelques points de progression que je viens d'évoquer et sa longueur qui nécessite d'avoir du temps devant soi, cette série est un coup de cœur que je revisionnerai à coup sûr. Ca m'arrive rarement quand je regarde un drama chinois (je les trouve globalement sympas mais pas au point de me retaper tous les épisodes), alors c'était une excellente surprise.
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Oh! My Sunshine Night
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Cette critique peut contenir des spoilers
Bof... Quelques moments sympas, mais très dispensable
Il faut vraiment que je me décide une fois pour toutes à regarder des séries d'une seule traite après la sortie de tous les épisodes, parce que ce drama est l'exemple parfait qu'attendre une semaine pour découvrir la suite d'une histoire pas très passionnante à la base, génère une réelle baisse de motivation et d'implication. Parce que oui, ce drama n'est pas super folichon, ça commence plutôt bien avec une intrigue universitaire qui ne vole certes pas très haut mais plutôt mignonne et qui se suit sans déplaisir, pour basculer vers quelque chose de plus orienté "thriller" avec un peu de suspense et (très peu) d'action. En soi ce n'est pas spécialement gênant mais ce n'est pas super bien agencé, et on a des moments très longs et très chiants où il ne se passe pas grand-chose, ce qui attise l'impatience de l'audience. Mais il ne faut pas pousser non plus, on a déjà vu bien pire et je ne suis pas d'accord avec toute cette partie des critiques sur le forum qui, dès lors que l'un ou l'autre a commencé à se plaindre de la stupidité du scénario (depuis quand les BL sont censés être des chefs-d'œuvre de philosophie ?), se sont mis à cracher sur le drama comme une meute de hyènes incapables de faire la part des choses. Alors là, c'était open bar, et après avoir bien descendu le scénario et la tournure un peu différente vers le milieu, c'était au tour du nombre d'épisodes qui ont été rajoutés par la production (16 épisodes étaient prévus, pour finalement se trouver au nombre de 18 à la dernière minute). J'ignore ce qui a engendré ces changements et je comprends qu'on puisse être impatient d'arriver à la fin quand on s'ennuie, mais bon, si on veut vraiment être objectif, cette série a bien sûr de nombreux défauts, mais aussi quelques moments sympas et des qualités qui rehaussent un peu le niveau.Car bien que plutôt mal fichue en ce qui concerne les rebondissements amenés après l'épisode 10, il faut reconnaître que cette nouvelle orientation plus policière apporte une certaine nouveauté à une intrigue universitaire qui avait tout pour être des plus classiques. Une volonté de se diversifier certes maladroite, qui tente sans doute de surfer sur la vague des nouveaux BL tels que Manner of Death de façon plutôt bancale, mais hé ! si c'est tiré d'un bouquin et qu'ils l'ont adapté tel quel parce qu'ils ne pouvaient pas l'amputer d'une partie importante de l'intrigue, on ne va pas leur jeter la pierre non plus, et au moins ça a le mérite de nous changer un peu des BL vus et revus.
Autre avantage que j'ai trouvé à cette histoire : certains acteurs m'ont agréablement surprise. Celui qui incarne Rain, par exemple, est diablement plus sexy et intéressant que dans le très médiocre "Nitiman" où il était loin d'être au top. Cela m'a d'ailleurs apporté une constatation toute bête, à savoir que maintenant que les BL commencent à être plus nombreux et variés depuis leur démarrage tâtonnant, bénéficiant désormais de quelques années de recul, nous avons l'occasion de suivre l'évolution de certains acteurs très nuls ou sans aucun charisme à leurs débuts, mais qui gagnent en maturité et en sobriété au fur et à mesure qu'ils prennent de l'expérience et surtout de l'âge. Celui qui incarne son love interest, Phayu, est quant à lui bien mimi. Bon perso je l'ai trouvé assez ahuri et coincé durant tout le drama, son jeu manque sérieusement de variations, mais vu qu'il a bien plu à pas mal de monde, j'imagine qu'il se verra offrir sans soucis de bonnes occasions de progresser au niveau de ses expressions faciales.
Pour continuer sur le sujet des points positifs, aucun des couples n'a présenté de moments ou de comportements problématiques. Et d'ailleurs, nous avons droit à trois romances ainsi que deux "couples en phase de formation" si je puis le dire ainsi, alors oui ces deux dernières histoires sortent un peu de nulle part dans les 2 derniers épisodes, mais au moins les deux amoureux transis ne resteront pas longtemps laissés pour compte, et le nombre de romances me fait dire qu'on a pas complètement perdu son temps. D'autant que les couples se forment à des moments différents, permettant de maintenir un peu d'intérêt pour cette histoire globalement assez barbante.
Alors concernant les romances, justement, je dois avouer qu'à partir de l'épisode 10 je me suis complètement désintéressée des couples principaux. Celui formé par Kim et Sun, les deux héros, est vite devenue répétitif et m'a lassée au point que lorsqu'ils se sont embrassés pour de bon, j'étais bien tentée de faire avance rapide. C'est bien exécuté, mais ça arrive après des scènes plutôt ennuyeuses et gnangnan, du coup on n'en a plus rien à foutre. Je n'ai d'ailleurs aucun intérêt pour les histoires d'amour entre des personnages qui se sont connus dans leur enfance, les questions de destinée me laissant relativement indifférente, et ce point-là m'a presque faite ronfler tellement le cliché est éculé. Fluke (Sun) est pourtant à l'aise et naturel dans son jeu ce qui est assez rare dans les BL, et ça au moins c'est appréciable même s'il ne fait pas grand-chose d'autre qu'arborer un sourire tout mignon, pleurer ou se tenir le cœur parce qu'il est en train de faire une énième crise, quant à Ohm (Kim) il est fidèle à lui-même, un très joli robot-ténébreux (appréciez le jeu de mots) pas très expressif mais bon il reste charismatique et agréable à regarder. La romance formée entre Rain (le frère de Kim) et Phayu (le fils du fidèle domestique) m'a davantage faite vibrer, mais là encore elle m'a vite lassée, pour la simple et bonne raison qu'elle se concrétise dans l'épisode 10 et qu'après ça les deux persos ne partagent plus vraiment de scènes ensemble étant donné la tournure du scénario, de ce fait leurs retrouvailles ne m'ont fait ni chaud ni froid.
Par contre ce qui m'a fait tenir jusqu'à la fin, et je l'avoue sans honte, c'est la troisième romance formée par Pie et Petch. A la base j'aime énormément le trope "enemies to lovers", ou "rivalry to love" dans ce cas précis puisque les deux personnages sont censés être amis, même s'ils n'arrêtent pas de se friter et que ça dégénère sérieusement. Et quand on passe son temps à souffler d'impatience devant le couple principal en attendant juste les scènes d'un couple très secondaire, c'est que quelque part, il y a un problème. Quoi qu'il en soit j'ai adoré leur histoire, pas très originale pour les habitués mais je m'en fous tant que ça fait le job, et ça le fait même carrément. Il m'a quand même fallu revisionner toutes leurs scènes depuis le début pour comprendre leur dynamique, d'une part parce qu'elles sont peu nombreuses et on a même quelques épisodes où ils n'apparaissent pas du tout, d'autre part parce que l'acteur qui incarne Pie est assez catastrophique. Le cliché "enemies to lovers" nécessite une certaine subtilité pour que l'audience comprenne un minimum que derrière les disputes et la colère de façade, se cachent des sentiments plus complexes. Ce n'est pas forcément à la portée des débutants, et Pie ne s'en sort pas bien. Sans un nouveau visionnage, et mes tentatives (désespérées) d'interpréter leur dynamique au travers de dialogues pas toujours très clairs, je n'aurais pas capté grand-chose et même encore maintenant, il m'est difficile de déterminer avec certitude si Pie est vraiment amoureux de Kim mais qu'il commence à se sentir troublé par Petch, s'il croit aimer Kim parce qu'il refuse d'admettre ses sentiments pour Petch, ou s'il fait juste semblant pour le blesser et le pousser à révéler ses vrais sentiments. En revanche Petch est beaucoup plus facile à comprendre : d'accord il est assez impassible parce que c'est son personnage qui veut ça, mais ses yeux sont très expressifs et dès le début, l'amour douloureux qu'il éprouve secrètement pour Pie est évident pour les spectateurs. Je m'attendais à une résolution assez décevante de leur histoire, et là, Bam ! on a droit à une scène d'émotion bancale (je le répète, l'acteur incarnant Pie & ses dialogues sont à chier), mais qui a réussi à me serrer le cœur et à me surprendre justement parce que les sentiments de Petch, que ce dernier ne peut plus cacher, sont exprimés avec suffisamment de retenue et de justesse pour être crédibles. Il a l'air d'un petit animal blessé et j'ai franchement eu envie de le consoler et de le cajoler. Ou alors c'est juste un coup de cœur irrationnel de mon côté, je ne sais pas, mais personnellement j'ai trouvé cette scène très touchante et ça m'a fait oublier qu'elle était à moitié gâchée par Pie, celui-là étant aussi mal à l'aise dans les dialogues que dans sa façon d'embrasser (ce qui se voit hélas comme le nez au milieu de la figure). Bref, j'étais en train de m'endormir devant le drama quand ce moment précis m'a fait l'effet d'un électrochoc, ravivant d'un coup mon intérêt déclinant. Et là, je me suis dit que je devais absolument suivre l'acteur Kan Krittikorn, chose qui ne m'arrive jamais (quand j'aime bien un acteur, je suis juste contente de le revoir, ça ne veut pas dire que je vais suivre tout ce qu'il fait et puis j'ai passé l'âge de ces conneries), parce que même si son jeu n'est pas très varié, dans cette scène il parvient à être émouvant et je trouve qu'il a du potentiel. L'autre aussi, hein, il ne faut pas désespérer, et comme évoqué plus haut, avec le temps ce garçon acquerra peut-être cette subtilité qui lui manque. Quoi qu'il en soit c'était une jolie découverte, et j'espère sincèrement que Kan Krittikorn se verra offrir des rôles dans d'autres BL et des scènes plus conséquentes. Et pour finir sur ce couple, parce que je me rends compte que le paragraphe consacré à leur schmilblick est sacrément plus long que tout ceux portant sur les autres aspects du drama, leur romance qu'on décrirait pourtant comme jouée avec les pieds rattrape un peu tout le reste, et même si je suis très déçue qu'une fois passés à l'acte on ne voie pas leur relation se développer (il faut bien conclure le thriller dans les temps), elle est la seule raison pour laquelle j'ai donné une note aussi bienveillante.
En conclusion, c'est un BL tout à fait dispensable, absolument pas original, qui manque un peu d'âme et qui est limite chiant à certains moments. Le scénario a d'ailleurs de nombreuses lacunes, ou est parfois complètement absurde. La musique est trop répétitive, ils nous sortent la même mélodie à chaque moment un peu intense. Tout ça est finalement très paresseux. Les fans du couple OhmFluke en tireront peut-être une satisfaction, mais ils feraient mieux de revoir Until We Meet Again, où leurs personnages nous font davantage battre le cœur et bénéficient d'une intrigue qui tient mieux la route. Néanmoins, on a déjà vu des BL beaucoup plus crétins et toxiques que celui-là, et il ne faut pas oublier que si la diversification des BL nous donne désormais des attentes plus élevées, cette période de transition demande encore un peu de patience envers leurs qualités fluctuantes. Le changement de direction au milieu de l'histoire ne fonctionne pas très bien parce qu'il est bancal et génère des longueurs inutiles, mais en même temps il a le mérite d'exister et d'amorcer quelques différences par rapport aux dramas universitaires habituels. Plusieurs romances se concrétisent, et bien qu'elles restent légères et qu'on ait droit à une seule scène de bisous et d'intimité par couple, c'est plutôt appréciable. Certes ça ne vole pas très haut, mais ça reste très romantique dans son ensemble. Enfin, on a le plaisir de redécouvrir l'acteur incarnant Rain plus sexy que dans Nitiman, son alchimie est d'ailleurs plus intéressante avec le beau gosse qui interprète Phayu, en espérant les revoir dans d'autres dramas. Et surtout, last but not least, il y a mon petit chou Kan Krittikorn, mon coup de cœur dont la brève scène d'émotion justifie à elle-seule le plaisir coupable que j'ai eu à mater ce drama, et celui-là personne n'a le droit d'y toucher. Vous êtes prévenus.
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The Young Lady of The General's House
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Ca va, c'est pas mal
De temps en temps on aime bien se taper un drama chinois historique juste pour les costumes, les codes stricts et l'histoire d'amour sucrée. General's Lady (l'Epouse du Général, sur Viki) remplit tous ces critères quand on veut voir un historique pas prise de tête et pas trop lourd à suivre.L'histoire nous présente Shen Jin, issue d'une famille royale apparentée à l'empereur mais hélas fille d'une concubine de seconde zone, qui se retrouve malgré elle (à la place de sa peste de sœur) mariée à un général chargé de garder les frontières. Ce mariage fait suite à un ordre de l'empereur qui veut s'assurer la fidélité du général. L'époux désigné bénéficiant du gentil surnom de Général Diabolique on comprend pourquoi la perspective de cette union est peu séduisante pour ces jeunes vierges effarouchées. En toile de fond, l'assassinat du 8ème Prince héritier du trône seize ans plus tôt, que le héros tente de résoudre afin de rendre à son frère adoptif (le général en second, véritable héritier depuis la mort de ses parents) la place qui lui revient.
L'histoire n'est pas très originale, les rebondissements sont convenus, les intrigues assez simplistes et vite résolues. Et pourtant, on passe de bons moments, parce qu'on ne s'ennuie pas un instant, les choses s'enchainent vite, l'histoire d'amour démarre rapidement, les problèmes durent rarement plus d'un ou deux épisodes et surtout, tout le monde est plutôt sympa. Donc on n'est pas frustré, on ne tremble pas des heures pour les personnages en se demandant comment ils vont se sortir de la galère dans laquelle ils se sont fourrés. Pas de complots chiants et alambiqués à part le minimum syndical, pas de morts inutiles, tout finit bien pour tout le monde sauf pour le méchant (caricatural et ridicule mais au moins il ne nous plombe pas l'ambiance avec des manigances à rallonge). Les nanas se comportent plutôt bien entre elles (à part la peste de sœur, mais bon on a vu pire) donc c'est assez rare dans les dramas pour me donner une impression de légèreté, j'avoue que c'est une bouffée d'air frais bienvenue. L'héroïne a un côté gamine irresponsable mais elle reste agréable et sympathique, le héros froid et rigide n'a besoin que d'une huitaine d'épisodes avant de se dégeler, suite à quoi on à droit à de jolis bisous tout mignons pour le reste de la série, qui parvient tout de même à conserver notre intérêt parce que la romance du frère du général vient à point nommé pour prendre le relai, et aussi parce qu'on a droit au milieu à 4 autres romances, peu développées mais on ne va pas cracher dessus.
Voilà donc un drama dont le côté historique n'est qu'un prétexte à de jolies couleurs, assez superficiel et honnêtement je ne pense pas que je le reverrai un jour. Ca ne vole certes pas très haut, c'est parfois un peu mièvre et trop gentillet pour être réaliste, mais franchement, parfois ça fait du bien. En plus ça ne dure que 30 épisodes, du coup on n'a pas vraiment le temps de se lasser. Ca ne va pas chercher plus loin.
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