Ne le dis à personne !
La cause féminine est devenue un argument marketing depuis quelques années. On se prend alors à suspecter chanteuses et actrices de promouvoir le "me too" histoire de pisser dans le sens du vent (propos hautement machistes... désolé) et de chercher une fenêtre médiatique. Shut Up va clairement vous interroger sur l'opportunisme du moment. Mais il faut garder en tête que même s'il parait résolument moderne, le Japon à encore des années de retard dans la libération de la parole. Shut Up est nécessaire pour ne pas dire indispensable dans un pays encore coincé en 1950 dans l'état d'esprit.
Le casting réunit une jeune garde au talent affirmé, portée par Nimura Sawa excellente dans son rôle d'étudiante fauchée. Peu habitée au rôle principal ce drama rend hommage à son jeu, comme celui de ses comparses. La mise en scène est subtile, sans fioriture, peut être même clinique. Ce qui donne ce côté anxiogène permanent qui en rebutera plus d'un. Une majeure partie de l'action se passe dans la collocation, pour ne pas dire dans un washitsu de 4 m², habité par 4 étudiantes en quête d'un avenir. Celui-ci sera terni par l'annonce de l'une d'entre elles, mais surtout par le manque de considération du principal protagoniste masculin. En terme de fumier, on fait difficilement pire que Ichinose Hayate. Son attitude le caractérise déjà par le dédain et ses propos par un machisme d'un autre âge. S’en suivent alors des évènements en chaîne qui donnent irrésistiblement envie de voir l'épisode suivant.
Le format est intéressant, 8 épisodes de 40 min, qui malgré le rythme lent ne laissent pas la place à l’ennui. Et cela savamment accompagnée d'une mise en scène chirurgicale et d'une musique à la fois discrète et anxiogène quand il le faut. On découvre tous les pièges tendus à la jeunesse actuelle et urbaine qu'elle soit japonaise ou pas. L'argent facile, avec un point de vu intéressant sur le phénomène ultra racoleur (pour nos journalistes français) des Papakatsu (sugar dady). La E-réputation, l'intimidation ou le harcèlement qui en découlent, l'emprise et les abus en général, pas seulement des hommes prédateurs sur les femmes, mais de tout ou une société patriarcal ou à la recherche du profit facile par des arnaques toutes plus méprisables les unes des autres. Nos jeunes protagonistes feront l'expérience de la vie et surtout du statut de victime pour chacune d'entre elles.
Dans un pays, comme le Japon, où les victimes deviennent rapidement les coupables, la honte face à la société pousse pourtant à ces dérives obligeant souvent à garder le silence, pour préserver la réputation d'on ne sait qui. L'enfer que vivent ces jeunes filles est certainement le quotidien de beaucoup d'entre elles. C'est pour cela que la série à tend de force. Même si elle tend vers le positif, les différents épisodes montrent qu'aucune victoire n'est définitive, tant que les hommes n'auront pas pris eux-mêmes le problème en mains. Et ce n'est pas toutes ces excuses publiques et certainement feintes, que l'on voit quasi quotidiennement à la TV nipponne qui changeront les choses. Il n'y aura jamais assez de séries et de film qui traiteront du sujet. Que l'on soit Femme ou Homme, cette série doit nous inciter à ne plus la fermer.
Le casting réunit une jeune garde au talent affirmé, portée par Nimura Sawa excellente dans son rôle d'étudiante fauchée. Peu habitée au rôle principal ce drama rend hommage à son jeu, comme celui de ses comparses. La mise en scène est subtile, sans fioriture, peut être même clinique. Ce qui donne ce côté anxiogène permanent qui en rebutera plus d'un. Une majeure partie de l'action se passe dans la collocation, pour ne pas dire dans un washitsu de 4 m², habité par 4 étudiantes en quête d'un avenir. Celui-ci sera terni par l'annonce de l'une d'entre elles, mais surtout par le manque de considération du principal protagoniste masculin. En terme de fumier, on fait difficilement pire que Ichinose Hayate. Son attitude le caractérise déjà par le dédain et ses propos par un machisme d'un autre âge. S’en suivent alors des évènements en chaîne qui donnent irrésistiblement envie de voir l'épisode suivant.
Le format est intéressant, 8 épisodes de 40 min, qui malgré le rythme lent ne laissent pas la place à l’ennui. Et cela savamment accompagnée d'une mise en scène chirurgicale et d'une musique à la fois discrète et anxiogène quand il le faut. On découvre tous les pièges tendus à la jeunesse actuelle et urbaine qu'elle soit japonaise ou pas. L'argent facile, avec un point de vu intéressant sur le phénomène ultra racoleur (pour nos journalistes français) des Papakatsu (sugar dady). La E-réputation, l'intimidation ou le harcèlement qui en découlent, l'emprise et les abus en général, pas seulement des hommes prédateurs sur les femmes, mais de tout ou une société patriarcal ou à la recherche du profit facile par des arnaques toutes plus méprisables les unes des autres. Nos jeunes protagonistes feront l'expérience de la vie et surtout du statut de victime pour chacune d'entre elles.
Dans un pays, comme le Japon, où les victimes deviennent rapidement les coupables, la honte face à la société pousse pourtant à ces dérives obligeant souvent à garder le silence, pour préserver la réputation d'on ne sait qui. L'enfer que vivent ces jeunes filles est certainement le quotidien de beaucoup d'entre elles. C'est pour cela que la série à tend de force. Même si elle tend vers le positif, les différents épisodes montrent qu'aucune victoire n'est définitive, tant que les hommes n'auront pas pris eux-mêmes le problème en mains. Et ce n'est pas toutes ces excuses publiques et certainement feintes, que l'on voit quasi quotidiennement à la TV nipponne qui changeront les choses. Il n'y aura jamais assez de séries et de film qui traiteront du sujet. Que l'on soit Femme ou Homme, cette série doit nous inciter à ne plus la fermer.
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