La faim justifie les moignons .... (désolé)
C'est donc reparti pour un énième horror-drama relatant l'histoire d'une famille s'installant dans un village paumé de montagne rempli de zombis psychopathes adeptes de rites ancestraux. Et cela, seulement quelques semaines après Uzukawamura Jiken. Ce dernier, m'a laissé, un peu, dans l'état de viande froide (voir ma review). Et pourtant, cette "série originale", qui ne semble être que du réchauffé constitué de tous les restes du frigo, est annoncée comme un méga production Disney+. J'ai de ce fait hésité longtemps avant de gouter à ce menu. Et même une fois fini le hors-d'œuvre du premier épisode, j'avais encore cet arrière-gout de viande avariée dans la bouche, qui ne me poussait pas à passer à la suite du festin. Heureusement, une fois de plus, j'ai rassemblé mon courage de 'Policier du Drama' et je ne me suis pas arrêté aux apparences. Poussant l'investigation jusqu'à la fin de la série et dès l'entrée constituée par le deuxième épisode, j'ai apprécié ce menu, jusqu'à ne plus pouvoir m'arrêter de bouffer.
Il faut dire que le titre, grotesque, les acteurs, encore en quête de notoriété (où ayant abandonné tout espoir de celle-ci) et les teasers, racontant toute l'histoire, copier-coller de Uzukawamura Jiken, sont, on ne peut plus repoussant. Mais les présences du déjanté Yagira Yuuya et de l'éternel antihéros Kasamatsu Sho ont éveillé mon appétit pour cette série. Sans parler de ce petit détail, qui n'en est pas un, du scénariste à la manœuvre ici. Oe Takamasa, n'est rien d'autre que le scénariste de Drive my Car, qui même si Murakami est à l'origine de l'œuvre, lui a permis de faire ses preuves dans les histoires de personnages troubles.
La production léchée, la mise en scène alambiquée, mais surtout le rythme infernal des évènements qui accompagne cette violence folle se dégageant de ce drama, entre tellement en résonance avec le passé torturé de cette petite famille modèle s'installant à la campagne. Les révélations se font avec beaucoup plus de finesse que les scènes d'actions à l'américaine. Les faux semblants sont légion, faisant perdre les repères jusqu'à accepter une violence omniprésente. D'abord insoutenable et d'un cru à la limite de l'écœurement. Les effets spéciaux et la mise en scène amplifiant encore ce ressenti, elle s'accepte au fur et à mesure que les pièces du puzzle s'assemblent et on se surprend à ne plus ressentir de dégout. Et c'est là qu'il faut vraiment avoir peur. Tout comme dans le 'Orange Mécanique' de Stanley Kubrick, le spectateur devient complice de cette violence par la fascination qu'elle exerce, captant ainsi notre attention. Le héros lui-même semble prisonnier de la folie, plongé entre rêve et cauchemar. Ne sachant plus si les évènements passés ou présents sont bien réels, et bientôt c'est le bien et le mal qu'il n'arrive plus à distinguer.
En réalité, ce drama combine des ingrédients qui ont fait le succès de nombreuses grosses productions américaines tout en gardant l'identité japonaise. Glauque et violent, on se sent quand même plus dérangé qu'en admiration. Même si les FX, tout comme l'invincibilité du héros, sont parfois too much, ils ne gâchent pas l'histoire. Les mouvements de caméras surprennent de temps en temps ou donnent la nausée, notamment dans les premiers épisodes. Mais je m'ose à croire que c'est voulu. Ce tournis nous fait partager les sensations des protagonistes. L'impression de sombrer dans la folie, au fil des épisodes, s'accompagne de malaises sensoriels.
Si les personnages dans Uzukawamura Jiken vous semblaient trop serins pour l'horreur des événements, dans Gannibal, les réactions vont paraître trop exagérées. La retenue va vous manquer dès la scène d'introduction.
Déjà que la famille au centre de l'histoire se surprotège à grand coup de fusil, l'ensemble de l'omerta qui monte jusqu'à très haut pour de simple, disons-le paysans, sonne légèrement faux. Tout comme cette étrange créature mi-Gandalf mi-Sulli trop grande et affamée de chaire humaine pour passer inaperçu, mais que personne ne voit. On se demande ce qu'elle mange en dehors du sacrifice annuel. Des pâtes de fruit peut-être ?
Alors, on pourra regretter des situations trop convenues et des retournements que l'on voit arriver à 100 lieus. Une musique tribale, efficace, mais qui semble être la même que dans tout ce genre d'histoires. Mais le plaisir que procure la performance de Yagira Yuuya n'est pas très loin de celui ressenti dans l'inoubliable Aoi Honoo. Cette série ne pourrait avoir de grotesque que le titre. Mais il reste aussi les rituels chorégraphiés et les clichés sur la déficience physique ou mental dus à la consanguinité, nous rappelant que c'est quand même Disney qui produit et qui fait trop souvent passer le spectaculaire avant la retenue. Elle interroge sur la violence, la vengeance, la fidélité à un clan et à des traditions aussi horribles soient elles. Comme si tout pouvait se justifier, par les liens du sang et de la terre. Vous ne sortirez pas indemne de ces 7 épisodes qui par ce nombre et des durées complètement anarchiques de l'un à l'autre ajouteront encore de la folie à une série qui n'en demandait pas tant. Rien n'est fait pour vous sentir dans une zone de confort en regardant cette série. Et même si le dernier épisode vous achèvera dans votre souffrance visuelle et de stress, il risque aussi de vous laisser un peu sur votre faim. Un comble.
Il faut dire que le titre, grotesque, les acteurs, encore en quête de notoriété (où ayant abandonné tout espoir de celle-ci) et les teasers, racontant toute l'histoire, copier-coller de Uzukawamura Jiken, sont, on ne peut plus repoussant. Mais les présences du déjanté Yagira Yuuya et de l'éternel antihéros Kasamatsu Sho ont éveillé mon appétit pour cette série. Sans parler de ce petit détail, qui n'en est pas un, du scénariste à la manœuvre ici. Oe Takamasa, n'est rien d'autre que le scénariste de Drive my Car, qui même si Murakami est à l'origine de l'œuvre, lui a permis de faire ses preuves dans les histoires de personnages troubles.
La production léchée, la mise en scène alambiquée, mais surtout le rythme infernal des évènements qui accompagne cette violence folle se dégageant de ce drama, entre tellement en résonance avec le passé torturé de cette petite famille modèle s'installant à la campagne. Les révélations se font avec beaucoup plus de finesse que les scènes d'actions à l'américaine. Les faux semblants sont légion, faisant perdre les repères jusqu'à accepter une violence omniprésente. D'abord insoutenable et d'un cru à la limite de l'écœurement. Les effets spéciaux et la mise en scène amplifiant encore ce ressenti, elle s'accepte au fur et à mesure que les pièces du puzzle s'assemblent et on se surprend à ne plus ressentir de dégout. Et c'est là qu'il faut vraiment avoir peur. Tout comme dans le 'Orange Mécanique' de Stanley Kubrick, le spectateur devient complice de cette violence par la fascination qu'elle exerce, captant ainsi notre attention. Le héros lui-même semble prisonnier de la folie, plongé entre rêve et cauchemar. Ne sachant plus si les évènements passés ou présents sont bien réels, et bientôt c'est le bien et le mal qu'il n'arrive plus à distinguer.
En réalité, ce drama combine des ingrédients qui ont fait le succès de nombreuses grosses productions américaines tout en gardant l'identité japonaise. Glauque et violent, on se sent quand même plus dérangé qu'en admiration. Même si les FX, tout comme l'invincibilité du héros, sont parfois too much, ils ne gâchent pas l'histoire. Les mouvements de caméras surprennent de temps en temps ou donnent la nausée, notamment dans les premiers épisodes. Mais je m'ose à croire que c'est voulu. Ce tournis nous fait partager les sensations des protagonistes. L'impression de sombrer dans la folie, au fil des épisodes, s'accompagne de malaises sensoriels.
Si les personnages dans Uzukawamura Jiken vous semblaient trop serins pour l'horreur des événements, dans Gannibal, les réactions vont paraître trop exagérées. La retenue va vous manquer dès la scène d'introduction.
Déjà que la famille au centre de l'histoire se surprotège à grand coup de fusil, l'ensemble de l'omerta qui monte jusqu'à très haut pour de simple, disons-le paysans, sonne légèrement faux. Tout comme cette étrange créature mi-Gandalf mi-Sulli trop grande et affamée de chaire humaine pour passer inaperçu, mais que personne ne voit. On se demande ce qu'elle mange en dehors du sacrifice annuel. Des pâtes de fruit peut-être ?
Alors, on pourra regretter des situations trop convenues et des retournements que l'on voit arriver à 100 lieus. Une musique tribale, efficace, mais qui semble être la même que dans tout ce genre d'histoires. Mais le plaisir que procure la performance de Yagira Yuuya n'est pas très loin de celui ressenti dans l'inoubliable Aoi Honoo. Cette série ne pourrait avoir de grotesque que le titre. Mais il reste aussi les rituels chorégraphiés et les clichés sur la déficience physique ou mental dus à la consanguinité, nous rappelant que c'est quand même Disney qui produit et qui fait trop souvent passer le spectaculaire avant la retenue. Elle interroge sur la violence, la vengeance, la fidélité à un clan et à des traditions aussi horribles soient elles. Comme si tout pouvait se justifier, par les liens du sang et de la terre. Vous ne sortirez pas indemne de ces 7 épisodes qui par ce nombre et des durées complètement anarchiques de l'un à l'autre ajouteront encore de la folie à une série qui n'en demandait pas tant. Rien n'est fait pour vous sentir dans une zone de confort en regardant cette série. Et même si le dernier épisode vous achèvera dans votre souffrance visuelle et de stress, il risque aussi de vous laisser un peu sur votre faim. Un comble.
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