Boule à facettes
La NHK, particulièrement par les dramas produits, et comme la plupart des télévisions publiques des démocraties, a souvent accompagné les changements sociétaux de son pays. Mais il faut dire que le Japon a une force d'inertie typique des pays asiatiques lorsqu'il s'agit des droits des minorités. En réalité, je n'aime pas cette catégorisation des gents. Et dans un pays où le genre ne se différencie pas dans la grammaire, de grands efforts sont encore à faire, si ce n'est que pour l'égalité homme-femme dans le travail. Le schéma "université-travail-femme au foyer-enfant" à la vie dure et reste dans la tête de la plupart des citoyens de ce pays, "the japanese way of life", même en 2022. Alors, quand il s'agit de parler d'orientation sexuelle ou simplement d'un mode de vie qui ne rentre pas dans la norme pour des femmes, comme des hommes, au mieux c'est de l'indifférence. Mais souvent, c'est de l'incompréhension et au pire un rejet à la limite du dégout. C'est avec les différentes facettes de Prism, ce Yoru-Drama à la sensibilité exacerbée, que la télévision publique va tenter de faire bouger les lignes de cette société figée.
C'est la mise en avant de la confusion des sentiments de plusieurs générations qui est au cœur de l'intrigue. L'intrigue qui débute de manière, on ne peut plus classique. Et cela, pour parler à toute la société japonaise. Avec la fragile et toute jeune Sugisaki Hana qui monte à Tokyo pour réaliser son rêve de devenir seiyuu, contre l'avis de sa maman resté au pays. Et qui finalement, de petit boulot en petit boulot, l'abandonnera raidement pour vivre comme tant de millions de célibataires de la mégalopole. La sensibilité que dégage Hana-chan est au service d'un maelström de sentiments qui vont la gagner tout le long des 9 épisodes. S'éloignant de sa mère et se rapprochant de son père qui a quitté la maison après avoir enfin assumé son homosexualité. Elle est tiraillée dès le début entre ses deux êtres qui ne se comprennent plus. Et c'est avec elle que l'on apprend justement à comprendre les sentiments de chacun face à une situation que l'on pensait inimaginable (du côté de la maman) et pourtant si évidente et que l'on voudrait, en 2023, banale. La NHK, la production et les acteurs construisent cette série comme de la dentelle. Pas à pas, avec cette sensibilité et cette lenteur nécessaire à l'acceptation qui n'est, on le comprend en rien, une trahison du père envers sa famille.
L'histoire prend part dans les métiers du paysagisme urbain et tout particulièrement dans l'aménagement des jardins. On prendra donc un plaisir non fin à accompagner ce tourbillon de la vie d'une qualité visuelle qui flatte la rétine. Cette immixtion des plantes dans le béton résonne avec le grain de sable qui enraille le bon fonctionnement de la cellule familiale à la japonaise. La fragilité de celle-ci, mais aussi leur beauté et parfois le caractère futile, mais tellement indispensable de leur présence, sublime l'histoire. Elle apaise et aide à la réflexion dont ont besoin les protagonistes. Le déracinement et l'épanouissement dans un endroit hostile n'est-il pas en résonance avec le vécu de nos héros ?
Les endroits hostiles sont nombreux. À la fois la famille, qui n'est rien d'autre que la reproduction en miniature de la société qui n'en fini plus d'être patriarcale. Comme ces terrariums que notre héroïne compose si bien et qui est la reproduction d'une nature emprisonnée par le verre. Ce verre qui représente les règles établies depuis des millénaires par la communauté. À travers le prisme de la société, la famille, le travail, les amis, chaque sentiment est amplifié, déformé et magnifié par les couleurs et la lumière de la pâte visuelle appliquée à la série, comme à travers un bocal.
Mais le prisme représente aussi tous ses triangles amoureux. À commencer par la génération du père de notre héroïne, tiraillé entre sa famille et son conjoint. Puis notre héroïne, elle-même, pour qui son ami d'enfance éperdument amoureux n'est rien d'autre pour elle. Très vite, elle trouvera l'amour, mais son petit ami, interprété par l'excellent Fujiwara Kisetsu, aura lui-même des comptes à régler avec son passé. Surtout quand son ancien béguin chassé par sa famille reviendra dans sa vie. On suivra donc le long chemin de Fujiwara Kisetsu pour accepter et faire accepter enfin son homosexualité. Nul doute que cette série peut faire référence pour toutes les générations qui ont besoin de ce parler et de se comprendre. Pour ceux qui ont besoin d'être accepté et de se faire respecter, mais aussi de s'accepter. Même si elle est très romantisée, elle n'est pas fleur bleue et s'ancre dans la réalité. La musique peut paraitre surfaite pour accompagner ses émotions, mais comme souvent, elle est d'une qualité exceptionnelle et les thèmes restent en tête bien longtemps après avoir vu la série. Et que dire de cet excellent choix d'une vielle chanson de Matsutoya Yumi (je crois) qui magnifie chaque fin d'épisode. Cette série vous fera vibrer et réfléchir et je l'espère, vous ouvrira l'esprit. Mais je suis sûr que vous n'en avez nullement besoin, sinon vous ne m'auriez pas lu jusqu'au bout.
C'est la mise en avant de la confusion des sentiments de plusieurs générations qui est au cœur de l'intrigue. L'intrigue qui débute de manière, on ne peut plus classique. Et cela, pour parler à toute la société japonaise. Avec la fragile et toute jeune Sugisaki Hana qui monte à Tokyo pour réaliser son rêve de devenir seiyuu, contre l'avis de sa maman resté au pays. Et qui finalement, de petit boulot en petit boulot, l'abandonnera raidement pour vivre comme tant de millions de célibataires de la mégalopole. La sensibilité que dégage Hana-chan est au service d'un maelström de sentiments qui vont la gagner tout le long des 9 épisodes. S'éloignant de sa mère et se rapprochant de son père qui a quitté la maison après avoir enfin assumé son homosexualité. Elle est tiraillée dès le début entre ses deux êtres qui ne se comprennent plus. Et c'est avec elle que l'on apprend justement à comprendre les sentiments de chacun face à une situation que l'on pensait inimaginable (du côté de la maman) et pourtant si évidente et que l'on voudrait, en 2023, banale. La NHK, la production et les acteurs construisent cette série comme de la dentelle. Pas à pas, avec cette sensibilité et cette lenteur nécessaire à l'acceptation qui n'est, on le comprend en rien, une trahison du père envers sa famille.
L'histoire prend part dans les métiers du paysagisme urbain et tout particulièrement dans l'aménagement des jardins. On prendra donc un plaisir non fin à accompagner ce tourbillon de la vie d'une qualité visuelle qui flatte la rétine. Cette immixtion des plantes dans le béton résonne avec le grain de sable qui enraille le bon fonctionnement de la cellule familiale à la japonaise. La fragilité de celle-ci, mais aussi leur beauté et parfois le caractère futile, mais tellement indispensable de leur présence, sublime l'histoire. Elle apaise et aide à la réflexion dont ont besoin les protagonistes. Le déracinement et l'épanouissement dans un endroit hostile n'est-il pas en résonance avec le vécu de nos héros ?
Les endroits hostiles sont nombreux. À la fois la famille, qui n'est rien d'autre que la reproduction en miniature de la société qui n'en fini plus d'être patriarcale. Comme ces terrariums que notre héroïne compose si bien et qui est la reproduction d'une nature emprisonnée par le verre. Ce verre qui représente les règles établies depuis des millénaires par la communauté. À travers le prisme de la société, la famille, le travail, les amis, chaque sentiment est amplifié, déformé et magnifié par les couleurs et la lumière de la pâte visuelle appliquée à la série, comme à travers un bocal.
Mais le prisme représente aussi tous ses triangles amoureux. À commencer par la génération du père de notre héroïne, tiraillé entre sa famille et son conjoint. Puis notre héroïne, elle-même, pour qui son ami d'enfance éperdument amoureux n'est rien d'autre pour elle. Très vite, elle trouvera l'amour, mais son petit ami, interprété par l'excellent Fujiwara Kisetsu, aura lui-même des comptes à régler avec son passé. Surtout quand son ancien béguin chassé par sa famille reviendra dans sa vie. On suivra donc le long chemin de Fujiwara Kisetsu pour accepter et faire accepter enfin son homosexualité. Nul doute que cette série peut faire référence pour toutes les générations qui ont besoin de ce parler et de se comprendre. Pour ceux qui ont besoin d'être accepté et de se faire respecter, mais aussi de s'accepter. Même si elle est très romantisée, elle n'est pas fleur bleue et s'ancre dans la réalité. La musique peut paraitre surfaite pour accompagner ses émotions, mais comme souvent, elle est d'une qualité exceptionnelle et les thèmes restent en tête bien longtemps après avoir vu la série. Et que dire de cet excellent choix d'une vielle chanson de Matsutoya Yumi (je crois) qui magnifie chaque fin d'épisode. Cette série vous fera vibrer et réfléchir et je l'espère, vous ouvrira l'esprit. Mais je suis sûr que vous n'en avez nullement besoin, sinon vous ne m'auriez pas lu jusqu'au bout.
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