Hommes de paille
Halloween est le moment de sortir tout un tas de dramas horrifiques et c'est souvent le genre : "village reculé dans la montagne, habité par de veilles légendes et des déficients mentaux" qui ont la cote au Japon. Rien d'étonnant, vu la richesse du folklore nippon. Mais après des décennies de mangas, de séries, de films et autres romans, que peut encore apporter de neuf un drama prenant place dans l'un des derniers villages isolés de l'archipel. Écrasé par le poids des traditions et la loi du silence.
Tout y est dans Uzugawamura Jiken. Une mystérieuse disparition. Un médecin à la recherche de son épouse rappelant Silent Hill ! Un village accessible par une seule route coupée après la tempête. Des habitants fleurant bon la folie et la xénophobie. Un folklore et une divinité qu'il faut honorer pour obtenir sa clémence. Les bases semblent être une fois de plus les mêmes que chaque année. Alors faut-il vraiment offrir, que dis-je sacrifier du temps à ce drama ?
La question essentielle est, allons-nous être surpris ? Ce qui justifierait une telle offrande de notre temps si précieux. D'autant plus que le casting ne reflète pas le bildboard actuel des acteurs bankables. Il y a bien Kudo Asuka, que j'adore et qui trop souvent est cantonné à des faire-valoir. Il a ici un rôle de leader de la révolution, défenseur de l'oppresseur, face à une parfaite pourriture, interprétée par Ibu Masato. Excellent dans son rôle de patriarche. Rapprochant sa famille, employeur de toute la vallée, d'une mafia immonde et méprisante envers le reste du village. Reste du village qui ne voit d'autre salut que de s'écraser ou le quitter.
La galerie de personnages est cinglante. Le fils à papa sire-pompes. Un autre de ses fils, bien jeune, vivant une histoire d'amour à la Roméo et Juliette. Et bien sûr l'exécutant complètement givré que l'on soupçonne de tous les meurtres et autres saloperies dès les premières minutes. Ce comportant comme une bête dès son apparition, c'est tout le village qui sombrera dans une folie collective. Mais laquelle ?
Car on est loin de se douter, en seulement 6 épisodes, de la véritable personnalité des protagonistes. On est bien sûr assez vite déconcerté par le calme du principal, interprété par Matsuda Ryuhei. Son jeu semble un peu hors sujet, au vu de ce qu'il vit, et ça vous donnera un peu d'irritation à la rétine. Tout comme l'effigie de paille qu'est la divinité Eikichi, au cœur du scénario. Alors que la mise en scène et l'image sont de haute volé, cette représentation grotesque me fait de la peine, plutôt que d'inspirer la peur. Mais c'est peut-être voulu finalement. Car les habitants sont des caricatures d'eux même et c'est bien sûr pour mieux nous retourner dans tous les sens dans les derniers épisodes. Le scénario prend de l'ampleur à la fin et nous fait pardonner toutes les errances et les absurdités des premières minutes.
Si vous n'avez pas le courage d'attendre vraiment le dénouement scénaristique, sachez quand même, que les paysages et la mise en scène à eux seules valent le coup de visionner les premiers épisodes. En plein Momiji (couleurs d'automnes), les montagnes de Nagano sont flamboyantes. On regrettera, à peine, une image un peu trop sombre, gâchant un peu le plaisir. Le village, en partie détruit par la tempête, est parfaitement reconstitué et on y croit comme si on regardait un reportage télé. La musique, sombre et hypnotique, rajoute de la dépression à toute cette ambiance automnale, qui passe progressivement des couleurs chaudes au gris. La comptine d'Eikichi est entêtante et flippante à souhait. Même si on est habitué à ce genre d'artifice, ce qui pourrait du coup vous faire rire plutôt que frissonner. Connaissant trop bien les ficelles des horrors-dramas.
À la fois classique et à la recherche d'un scénario horri-ginale, Uzugawa jiken peine un peu à trouver d'intérêt sur la longueur. Il aurait fait un excellent film, mais en 5 h (6 x 45 min), il peut lasser l'habitué des folklores de village maudit. Reste quand même ses paysages et des révélations qui peuvent vraiment surprendre. Vous pouvez donc offrir à la divinité J-Drama 5h de sacrifice de votre précieux temps pour apaiser votre soif de Japon.
Tout y est dans Uzugawamura Jiken. Une mystérieuse disparition. Un médecin à la recherche de son épouse rappelant Silent Hill ! Un village accessible par une seule route coupée après la tempête. Des habitants fleurant bon la folie et la xénophobie. Un folklore et une divinité qu'il faut honorer pour obtenir sa clémence. Les bases semblent être une fois de plus les mêmes que chaque année. Alors faut-il vraiment offrir, que dis-je sacrifier du temps à ce drama ?
La question essentielle est, allons-nous être surpris ? Ce qui justifierait une telle offrande de notre temps si précieux. D'autant plus que le casting ne reflète pas le bildboard actuel des acteurs bankables. Il y a bien Kudo Asuka, que j'adore et qui trop souvent est cantonné à des faire-valoir. Il a ici un rôle de leader de la révolution, défenseur de l'oppresseur, face à une parfaite pourriture, interprétée par Ibu Masato. Excellent dans son rôle de patriarche. Rapprochant sa famille, employeur de toute la vallée, d'une mafia immonde et méprisante envers le reste du village. Reste du village qui ne voit d'autre salut que de s'écraser ou le quitter.
La galerie de personnages est cinglante. Le fils à papa sire-pompes. Un autre de ses fils, bien jeune, vivant une histoire d'amour à la Roméo et Juliette. Et bien sûr l'exécutant complètement givré que l'on soupçonne de tous les meurtres et autres saloperies dès les premières minutes. Ce comportant comme une bête dès son apparition, c'est tout le village qui sombrera dans une folie collective. Mais laquelle ?
Car on est loin de se douter, en seulement 6 épisodes, de la véritable personnalité des protagonistes. On est bien sûr assez vite déconcerté par le calme du principal, interprété par Matsuda Ryuhei. Son jeu semble un peu hors sujet, au vu de ce qu'il vit, et ça vous donnera un peu d'irritation à la rétine. Tout comme l'effigie de paille qu'est la divinité Eikichi, au cœur du scénario. Alors que la mise en scène et l'image sont de haute volé, cette représentation grotesque me fait de la peine, plutôt que d'inspirer la peur. Mais c'est peut-être voulu finalement. Car les habitants sont des caricatures d'eux même et c'est bien sûr pour mieux nous retourner dans tous les sens dans les derniers épisodes. Le scénario prend de l'ampleur à la fin et nous fait pardonner toutes les errances et les absurdités des premières minutes.
Si vous n'avez pas le courage d'attendre vraiment le dénouement scénaristique, sachez quand même, que les paysages et la mise en scène à eux seules valent le coup de visionner les premiers épisodes. En plein Momiji (couleurs d'automnes), les montagnes de Nagano sont flamboyantes. On regrettera, à peine, une image un peu trop sombre, gâchant un peu le plaisir. Le village, en partie détruit par la tempête, est parfaitement reconstitué et on y croit comme si on regardait un reportage télé. La musique, sombre et hypnotique, rajoute de la dépression à toute cette ambiance automnale, qui passe progressivement des couleurs chaudes au gris. La comptine d'Eikichi est entêtante et flippante à souhait. Même si on est habitué à ce genre d'artifice, ce qui pourrait du coup vous faire rire plutôt que frissonner. Connaissant trop bien les ficelles des horrors-dramas.
À la fois classique et à la recherche d'un scénario horri-ginale, Uzugawa jiken peine un peu à trouver d'intérêt sur la longueur. Il aurait fait un excellent film, mais en 5 h (6 x 45 min), il peut lasser l'habitué des folklores de village maudit. Reste quand même ses paysages et des révélations qui peuvent vraiment surprendre. Vous pouvez donc offrir à la divinité J-Drama 5h de sacrifice de votre précieux temps pour apaiser votre soif de Japon.
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