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  • Dernière connexion: il y a 15 minutes
  • Genre: Homme
  • Lieu: France
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  • Date d'inscription: août 15, 2020
Kindaichi Shonen no Jikenbo 5 japanese drama review
En cours 6/10
Kindaichi Shonen no Jikenbo 5
0 personnes ont trouvé cette critique utile
by Kenseiden
juil. 23, 2022
6 épisodes vus sur 10
En cours
Globalement 7.0
Histoire 8.0
Jeu d'acteur/Casting 8.0
Musique 7.5
Degrés de Re-visionnage 7.0

Crimes d'un autre temps

Les adaptations de manga ou de novels c'est plus qu'un sport national au Japon, c'est une religion. Et quand un manga, qui a commencé sa parution en 1992, est adapté pour la 5e fois en plus de 30 ans en Drama, la dévotion semble se transformer en fanatisme. La société, même japonaise, a tellement changé, sans parler du monde et je l'espère des mentalités. Mais quel est ce manga qui mérite autant de considération qu'un Dragon Ball ou un One Piece ?

Connu en France sous le nom des Enquêtes de Kindaichi, Kindaichi shonen no jikenbo est l'œuvre de Seimaru Amagi et Fumiya Sato, qui, dans la grande tradition des Mystery Manga, se partagent le scénario et l'illustration. Un manga qui commence sa parution à la fin de l'ère Showa, manque certainement un peu de modernité. Surtout s'il se veut en résonance avec son époque. Cela peut expliquer en partie le peu d'intérêt qu'ont montré les Français envers cette série, tant au niveau manga, qu'anime lors des différentes adaptations aux débuts des années 2000. Il faut dire que Détective Conan mange depuis des années toutes les parts de marché octroyées au manga d'enquête en France. Relayant le genre à un marché de niche, alors qu'il fait partie de la culture populaire au même titre que les shōnens dans son pays d'origine.

Allons directement aux point qui fâchent. Ce bellâtre de Kindaichi, joué par un membre des Kansai Johnny's Jr (ça ne s'invente pas), et qui donne une image rétrograde de la place de la femme dans les ouvres de fictions et par débordement dans la société actuelle. Relayée en "faire valoir" d'un héros certes balourd pour le besoin de la comédie, mais tout-puissant quand il est au travail. Un travail de réflexion qui ne nécessite aucun dérangement de la part de la gent féminine. Certains propos tenus par Kindaichi kun paraîtront, si on y prend garde, anodins. Comme "Laisse-moi réfléchir !", par exemple. Mais ils sont d'une misogynie et d'un exemple désastreux pour les jeunes femmes, cibles potentielles au vu du choix des acteurs (encore un cliché). En admiration permanente devant le QI de son ami d'enfance, elle lui passe tout et lui fait, entre autres, des cookies après avoir été traitée comme de la merde. Sous prétexte que "Monsieur" réfléchit, plus rien ne compte. C'est normal de ne pas se faire déranger par "des piaillements de bonne femme" Encore moins pas par son idiote de copine d'enfance, dont il est, soi-disant, secrètement amoureux. Une fois en couple, ce sera sous les coups qu'il faudra qu'elle se taise. Bref, je m'emporte peut-être, là. Mais quand, même, le schéma de soumission paternaliste dans toute sa puissance, déjà obsolète en 1995, et qui incite la jeune génération à le reproduire, voilà ce que ça m'inspire. J'en attendais mieux de Kamishiraishi Moka, aka Adieu. Elle qui a souvent choisi des rôles de jeunes filles engagées, comme dans Solomon no Gisho.

Bien sûr, les grands classiques des enquêtes à la japonaise, inspirés, comme il se doit, de la littérature du 19e et 20e siècle occidentale, sont bien présents. Les légendes urbaines dans une école, qui se reproduisent 20 ans après, l'île coupée du monde et ses morts en série… Globalement, les légendes sont bien intégrées à l'action et la production met plutôt en valeur, ce qui reste un point fort, pour moi, de la série. Et cela, accompagné de l'autre bonne surprise de la série, les mystères eux-mêmes. Même si on est dans le Scoobidou-like avec un peu de frayeur et d'humour, on se prend à chercher le coupable et la torture mentale que subit notre héros d'un autre âge est communicative. Après tout, c'est tout ce qu'on demande à un mystery manga. … Mais pas à un mystery drama qui est plutôt destiné à un public adulte et dans lequel les réactions, notamment de l'inspecteur ou d'Adieu, manquent de réalisme ou au moins de naturel. Personne n'est jamais effrayé par les meurtres pourtant sordides et parfois violents. Ceux-ci s'enchaînent et la vie des ados continue comme si de rien n'était. En fait, on a l'impression d'être dans une Murder Party permanente. C'est tout juste si nos héros ne sont pas plus effrayés par les légendes urbaines qui font le fil rouge de l'épisode, à chaque fois. Tout le monde est joyeux et s'amuse à se faire peur, même si heureusement le dénouement tranche littéralement avec cette ambiance de cours de récré permanente. Il montre de manière assez fine et touchante les malheurs qui ont poussé le criminel à ses actes, et sans les excuser, permet de les comprendre. C'est l'un des derniers points intéressants de Kindaichi. On aime apprendre les raisons qui ont poussé au crime et elles relativisent souvent l'horreur de celui-ci. Même si la loi du talion semble un peu hors sujet, pour une société aussi policée que le Japon. Un drama Popcorn, donc, faisant référence à toutes les histoires publiées depuis 30 ans sur tous supports, mais faisant trop référence également à une vision de la société dépassée, et c'est bien dommage. Adieu, par ailleurs, l'espoir d'une performance d'actrice de Moka-chan qui se retrouve à servir la soupe à ce jonny's dont j'ai déjà oublié le nom. Allez plutôt faire un tour du côté de Jun Kyoju Takatsuki Akira no Suisatsu. Tous les Jonny's ne se valent pas.
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