Renseignements

  • Dernière connexion: Il y a 4 jours
  • Genre: Homme
  • Lieu: France
  • Contribution Points: 0 LV0
  • Rôles:
  • Date d'inscription: août 15, 2020
The Attorney Is the Devil japanese drama review
Complété
The Attorney Is the Devil
1 personnes ont trouvé cette critique utile
by Kenseiden
janv. 3, 2021
8 épisodes vus sur 8
Complété
Globalement 9.0
Histoire 9.0
Jeu d'acteur/Casting 9.0
Musique 8.0
Degrés de Re-visionnage 8.0

Le diable s'habille en robe noir

La littérature policière est un genre majeur au Japon et si j'étais un peu plus courageux, j'en lirais avec plaisir. Mais avec le temps que nous prend les dramas, n'est-ce pas .... Heureusement, les feuilletons japonais qui sont, pour vous comme pour moi également, un genre majeur (oui, même Followers) sont là pour nous faire découvrir les plus grands auteurs de romans noirs. Et c'est Nakayama Shichiri l'écrivain de Sayonara Debussy, plusieurs fois adapté qui a couché sur le papier les bases d'Akuma no Bengonin. Plusieurs point forts dans cette série, mais clairement l'écriture de l'histoire en est l'atout majeur. Noire sera la couleur générale de celle-ci, donc amateurs de ... Followers, inutile de me suivre. Mais je vous conseille quand même de visionner le premier épisode. Il donne le ton, sans révéler grand-chose de la trame générale, mais après la dernière scène vous vendrez votre âme au diable pour connaître la suite. Et attendez-vous à une monté en puissance au fur et à mesure des révélations.

Pour ceux qui n'ont jamais joué ou vu un Phoenix Wright - Ace Attorney (jeu et anime dans le milieu judiciaire japonais) vous risquez d'être surpris par le cadre de l'histoire. Ou peut être médusé par la théâtralisation des scènes d'audiences. Mais vous ne mettrez aucune OBJECTION à plonger dans ses duels entre avocat et procureur dont les japonais raffolent tant. Rassurez-vous, elles ne sont pas ennuyeuses ou interminables et surtout loin des feuilletons judiciaires américains à la papy. La musique grandiloquente vous prend aux tripes ou vous énervera, mais c'est la loi du genre (les codes, toujours les codes).

Les deux duellistes ont de la gueule. Éloquence et physique affutés au couteau. Bien sur le procureur est le Némésis du héros avocat et on aura peu d'empathie pour lui, obsédé qu'il est par l'application technocratique de la justice. Mais le héros, magistralement (c'est le cas de le dire) joué par Kaname Jun n'aura également que très peu d'empathie de votre part. Tout juste, peut être, une attirance physique pour ceux et celles qui aiment le genre regard noir, voir bestial. Son personnage transpire le mystère, la culpabilité et le danger. Mais qu'à t-il donc à cacher ? Un comble pour un avocat à la recherche de la vérité.

Kaname Jun joue ici un de ses rôles majeurs. Lui qui enchaine les dramas, il se montre, dans celui-ci, flippant, dérangeant et attirant à la fois. Comme le diable qu'il semble incarner, tant sa manière de défendre l'indéfendable est poussée à l'extrême et notre fascination autant que notre dégout avec. Il porte toute la série sur ses bras et il faut bien dire que Becky semble bien fade à ses côtés. Dommage, les acteurs binationaux sont encore rares dans le milieu de l'entertainement et finissent souvent animateurs TV, et surtout sont cantonnés à des rôles ... d'étrangers. Heureusement, il n'y a aucune allusion inutile à l'histoire, sur ses origines. Simple secrétaire, son rôle ne semble être qu'un faire valoir sympathique renforçant la méchanceté outrancière de son patron. Ce n'est évidement qu'un manque d'émotion qu'elle lui reproche, car on comprend assez vite qu'elle est habitée par le syndrome de "La belle et la bête".

N'attendez pas une amourette ou un changement radical à la Disney dans ce drama. Le propos reste une réflexion sur : qu'est-ce que La Justice ou une bonne peine ? La société ou les familles des victimes, peuvent-ils admettre qu'un coupable est purgé sa peine ou expié ses fautes ? L'auteur ne semble pas prendre parti mais nous fait poser intelligemment ses questions. C'est d'autant plus intense dans un pays où la peine de mort est encore en vigueur.

Ma critique pourra peut-être rebuter les amateurs de mystère car mettant en avant un propos trop sérieux, mais les twists et autres révélations valent le coup d'essayer quelque chose de plus sombre que "Réunion d'enquête dans le living-room" (si, si ça existe). Et que le diable m'emporte si vous ne versez pas une petite larme à la fin de l'un ou l'autre épisode et pas seulement à cause de l'Ending.
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