Documentaire sur la révolte de mai à Gwangju
Tout a commencé lors de la cérémonie d’ouverture des archives de ce soulèvement, en mai 2015. « mais c’est Kim Gun » s’exclame avec surprise Ju ok à la vue de cette photo, montrant un jeune homme sur un camion, armé d’un fusil mitrailleur. Elle avait l’habitude de distribuer des boules de riz à ses voisins pendant les évènements. Le réalisateur Kang SangWoo,qui la connaissait depuis qu’il collectait des images de la révolte en 2014, s’intéresse à cette photo et retrouve le nom du photographe de l’époque ainsi que la date : 20/22 mai 1980.C’est alors que le général Ji Man Won entre en scène, certifiant que Kim-gun n’est autre qu’un agent nord-coréen infiltré pour pousser les étudiants à la révolte. Il prétend même qu’il y en avait 600, et se sert de prétendues reconnaissances faciales pour affirmer qu’il a reconnu Kim-gun dans un Ministre du gouvernement de la Corée du Nord
photo.
Kang Sang Woo va alors entreprendre une minutieuse enquête parmi les survivants, avec un travail de fourmi pour mettre un nom sur les personnages des très nombreuses photos des évènements. Au cours du documentaire, on arrive peu à peu à circonscrire un groupe de quelques personnes qui à qui Kim Gun appartenait. Certains se reconnaissent dans le groupe.
Les questions demeurent : qu’est-il devenu ? Malgré la publication cette photo il ne s’est jamais manifesté, il n’y aucune trace de lui, il semble avoir disparu. Il pourrait avoir appartenu à un groupe de sans-abris, vivant plus ou moins sous les ponts. Cela confirme-t-il la thèse du Général ? Ou a-t-il été exécuté d’une balle dans la tête à la suite d’une arrestation comme de nombreux autres acteurs de la Milice Citoyenne ?
A travers cette enquête, et les souvenirs des survivants, on partage l’horreur d’une répression sanglante et terrible, et les images de cette jeunesse - ils avaient tous entre 20 et30 ans -nous brisent le cœur. On n’oubliera pas ce visage, devenu le symbole de l’arrivée de la démocratie en Corée du Sud.
A partir de 2017 la commémoration de cet évènement a repris l’ampleur que le gouvernement conservateur lui avait confisqué et les paroles de « la marche pour les bien-aimés » ont à nouveau retenti, chantées par tous, officiels et public compris.
« Ne laissant derrière nous ni l’amour, ni la gloire, ni nos noms,
Nous nous sommes engagés à marcher ensemble pour le reste de notre vie.
Nos camarades ne peuvent être retrouvés, mais notre bannière flotte toujours.
Nous nous battrons jusqu’à ce qu’un nouveau jour arrive.
Le temps passe, mais les montagnes et les ruisseaux se souviennent
du cri ardent de ceux qui sont réveillés,
Je vais de l’avant, alors suivez-moi, vous qui vivez,
Je vais de l’avant, alors suivez-moi, vous qui vivez. »
Originaire de Séoul, Kang n'avait aucune connaissance de Gwangju avant de réaliser le documentaire. Pour lui, les événements de mai 1980 étaient un «mouvement démocratique de la taxidermie».
"C’est vrai que j’ai eu du mal à comprendre le récit des générations précédentes du 18 mai et toute leur indignation", a-t-il admis.
"Pendant que je tournais le film, ces pensées ont changé", a-t-il déclaré le 7 mai.
«Cela m'a brisé le cœur de voir combien d'anciens membres de la milice citoyenne luttaient. Mais en dehors de Gwangju, les gens ont toujours tendance à les considérer comme des "rebelles", vous savez? Je voulais utiliser les propres voix des membres de la milice pour aider les jeunes gens comme moi à voir le 18 mai avec un esprit ouvert. "
Montée trop haut, trop vite, l'économie s'effondre...
Ma première justification dans le choix de ce film a été la présence de Yoo Ah In, et je vous avoue tout de suite que les débuts du film où tout se passe entre banquiers, financiers et ministres m’a un peu pesé, car je n’y comprenais pas grand chose, mais très rapidement l’aspect humain prend le dessus avec la différenciation des personnages et le souci du réalisateur de leur avoir donné de la chair, du caractère, une histoire personnelle.Citation de Florent Boutet, programmateur du festival :
En effet, CHOI Kook-hee s'est appliqué à sonder à la fois les acteurs du monde bancaire coréen, mais également les plus humbles. Là où la démonstration aurait pu être confuse et trop technique, le film gagne en émotion et en humanité. Les différentes facettes du récit sont illustrées par la qualité du jeu des acteurs, Kim Hye-soo en tête, à la fois citoyenne coréenne mais aussi maillon essentiel de l'économie du pays. Face à elle on retrouve toute une galerie d'acteurs magnifiques, tel YOO Ah-in (BURNING) ou plus surprenant, Vincent Cassel, campant avec classe un membre du FMI sans scrupules, cynique à souhait. Le film a été un joli succès lors de sa sortie en salles en Corée avec plus de 3 millions d’entrées.
Alors, comme ce n’est pas un blockbuster américain, il n’y a pas vraiment de happy end, les magouilleurs ont gagné plein d’argent, le FMI peut faire sa loi dans le pays et les pauvres sont encore plus pauvres… Cependant il y a aussi la lumineux personnage de Kim Hye Son qui ne cède pas, continue à se battre et ramène un peu de foi en l’Humanité… Toute la distributions excellente d’ailleurs, émaillée de figures vues de nombreuses fois quand on est comme moi fan de dramas !
Apparemment, il n’y pas de « castes » d’acteurs en Corée, drama ou film, ils jouent tout !
Possession, exorcisme, démon, etc, tout ce qu'on aime !
Bon, si les démons vous effraient et si les exorcismes vous donnent des cauchemars, passez votre chemin! Mais si vous aimez les films de genre épouvante à condition qu’ils tiennent la route, voilà une vraie pépite !! Souvent ces films ne sont qu’une succession de scènes horrifiques et d’effets spéciaux sans rien derrière mais pas ici ! Ici, les personnages sont construits, leurs actes sont mus par une psychologie finement étudiée, particulièrement le personnage principal qui, au sens propre du mot, combattra à le fois le Démon et ses propres démons intérieurs, ceux que tout être humain peut avoir quand son enfance a été marquée par l’injustice d’un deuil inexplicable aux yeux d’un gamin. Les effets spéciaux sont parfaits et très bien dosés, n’arrivant qu’à bon escient et toujours justifiés. Les combat (le héros est un champion !) sont chorégraphiés et filmés à la perfection, la photo est superbe, la réalisation sans temps mort, mais sans excès de débordements. L’action va crescendo jusqu’au combat final que j’ai trouvé tout à fait impressionnant ! La beauté du héros Park Seo Jon n’a d’égal que celle du Démon Won Do Whan, un régal pour les yeux !Ce n’est que le 4è film du réalisateur, mais quelle maîtrise déjà ! La salle conquise a chaleureusement applaudi la fin du film et moi je me suis régalée !!
La police mène à tout, même à un restaurant de poulet !
Mon amie et moi, nous nous somme régalées !!… Cette équipe de bras cassés qui est la risée du commissariat fait notre bonheur au début par ses maladresses et ses ratés, puis par la situation improbable de tenancier d’un restaurant de poulet dont le succès va grandissant. Cependant, au fur et à mesure du développement, il apparaît que chacun des membres possède des qualités bien spécifiques, qui, en cas d’extrême urgence, se révèlent plus qu’utiles ! La gestion du restaurant prend de plus en plus de place, au point de leur faire se demander s’ils ne devraient pas quitter la police, mais l’intrigue policière remonte en intensité, pour aboutir en un combat genre bouquet final aussi éblouissant dans sa réalisation que réjouissant par les constantes touches d’humour, et nous laisse aussi essoufflés et heureux que les protagonistes du film ! Là aussi, nous sommes sortis avec de grands sourires et la salle a applaudi longuement la fin de la projection. Encore un film bien écrit, parfaitement réalisé et interprété, un spectacle de pur divertissement qui pourtant est de grande qualité cinématographique.Préserver sa lange c'est préserver son âme.
C’est un film magnifique, qui mélange à la fois l’humour, l’émotion, l’amitié, sur le fond de la très dure occupation japonaise. La beauté du thème, c’est que les résistants ne veulent pas faire sauter de ponts, ou attaquer en embuscade l’occupant, non, il ne veulent que sauver leur langue nationale, car ils considèrent que c’est l’âme de leur peuple. C’est tellement vrai que l’Occupant s’acharne justement à la détruire, cette langue, qui a survécu a des siècles d’invasions diverses (Mongols, Chinois, Japonais et chacun plusieurs fois ! ) C’est la force brutale contre l’esprit, et ce combat est poignant.L’âme du groupe, Ryu Jung Hwan, est un intellectuel dont le cœur ne bat que pour sa mission, et il est entouré d’un petit groupe de fidèles dont certains ont déjà connu les geôles japonaises. l’un d’eux, le professeur Cho fait entrer dans leur groupe Kim Pan Su, voleur à la petite semaine qui lui a justement sauvé la vie en prison. Il est illettré, et le rapport avec Ryu Jung Whan sera difficile mais l’évolution de cette relation est l’un des aspects les plus bouleversant de ce film.
On est horrifié par la brutalité, la torture pratiquées par l’occupant ou même les collaborateurs coréens, écœuré par leur collaboration, (ça nous rappelle, enfin à moi, vu mon grand âge !) certaines années noires de notre histoire !
Mais on rit aux histoires et aux réparties de Pan Su, à son esprit malin et on est touché par la force de son adhésion à un projet qui ne l’intéressait pas du tout au début.
C’est un film de 2 heures 10 et vous ne verrez pas le temps passer !
L’interprétation est hors pair ! Particulièrement Yu Hae Jin (pan Su) et Yoon Kye Sang (Ryu Jung Whan) sans oublier Heo Sung Tae (l’affreux commandant Ueda, le pauvre chaque fois que je l’ai croisé il faisait peur !!) mails sont tous parfaits.
Dans mon cas particulier je me suis régalée à reconnaître dans les seconds rôles formant l’équipe nombre d’acteurs souvent croisés dans les dramas, ce qui me fait dire que les seconds rôles coréens sont la grande richesse du cinéma coréen.
N'aimer que l'escalade peut être très utile parfois !
Encore une fois, c’est la présence de l’acteur Cho Jung Seok qui a déterminé mon choix de ce film, car je l’avais beaucoup aimé dans « jealousy incarnate » en journaliste atrabilaire affligé d’un cancer du sein, ce qui l’oblige à se faire soigner en gynécologie… et je l’avais adoré dans « nokdu flower », en brute sans cervelle évoluant vers un meneur durant la révolte paysanne de 1887.Et je n’ai pas été déçue, il est parfait dans le rôle de ce loser regardé d’un œil condescendant par sa famille, maladroit et introverti, que les évènements métamorphosent en héros ! Mais il reste constamment plus en anti-héros, très loin de l’archétype habituel du genre ! Le binôme formé avec Yoona fonctionne parfaitement : il l’admire mais de loin, elle a réussi tout ce qu’il a manqué et leur relation reste pavée de maladresses de sa part en particulier dans la dernière scène, hilarante ! Parce qu’on rigole tout le temps ! On passe sans arrêt du suspens le plus flippant à un éclat de rire (la salle riait beaucoup, ce qui a fait dire au réalisateur présent à la fin, qu’il était ravi de voir qu’en France on ne riait pas toujours aux mêmes endroits qu’en Corée mais qu’on riait quand même beaucoup ! ) Ce film est un régal par l’équilibre parfait entre le genre « film catastrophe » et la comédie de critique sociale (Ah ! la famille coréenne !!! )humoristique. Le film fait un travail très sérieux sans jamais se prendre au sérieux, on sort de la salle avec un grand sourire, et le public a longuement applaudi la fin de la séance puis le réalisateur !
X-files ou Cold Case, ... aucun des deux malheureusement
Voilà un film Netflix que l'on regarde pour le casting et non pour l'histoire. D'ailleurs l'affiche est peu explicite et ne révèle que les belles gueules des protagonistes, Nakagawa Taishi et Kitamura Takumi, en tête. Que leurs visages, donc. Comme si une nouvelle fois la présence du chanteur de DISH// devait suffire à faire un bon film. Une promesse de divertissement que les producteurs auront du mal à tenir. D'autant plus qu'il y a tromperie sur la marchandise, car il ne fait que de courtes apparitions.La déception est grande quand on connaît le pouvoir comique de ses deux acteurs et Nakagawa Taishi qui est pourtant le "Héros" du film, semble complètement bridé par un scénario plat et une mise en scène trop académique. Après avoir coché les cases School Life / Ijime pour planter le décor, le gros de l'intrigue tourne une fois de plus autour d'un fils unique élevé seul par sa mère courage. Rien de nouveau, également, dans le fait qu'il soit rempli de colère contre l'horrible harcèlement que subit l'encore peu connue Ishii Anna (mais plus pour longtemps vu son rôle dans le "chef-d'œuvre" Girls Gun Lady...). On se prend alors à rêver à un adolescent rendu fou par cette injustice et violence gratuite, à des situations plus tordues les unes des autres. Cette obsession du "Héros" à la japonaise aurait pu être très second degré dans ce film, vu le casting. Les maladresses de nos deux protagonistes ont pourtant fait les beaux jours de nombreux dramas.
Mais tout au contraire, l'ambiance est plombée par un sérieux, qui abime du coup l'histoire. Non pas que certaines révélations ne soient pas chargées en émotions, mais elles semblent manquer de crédibilité. Le lac, les rencontres fortuites… Les scènettes, en général, sont du "vu et revu" mais je n'en dévoilerai pas plus, car les surprises sont peu nombreuses. Même si, une fois n'est pas coutume, le film se rattrape sur la fin, grâce aux émotions procurées par des images et un contexte fort. Mais il faudra attendre les toutes dernières minutes pour se dire que ce film vaut une critique et sur 2 h 00, c'est un peu chiche. Surtout que vous avez subi la lecture de celle-ci jusqu'à cette phrase. Mais terminez quand même cette lecture, s'il vous plait, car…
Malgré tout ses aspects, on ne peut plus classique, vous passerez sans nul doute un bon moment. Vous voudrez souvent arrêter le visionnage, mais l'envie d'en savoir plus sera trop fort, puisque certains mystères réclameront être résolus, malgré tout. Les UFO sont une excellente idée, mais, à mon sens, sous exploitée. Nul doute que le manga original doit bien mieux l'amener. On reste donc sur notre fin, jusqu'à la fin. Mais celle-ci aura mérité cette attente puisqu'elle rattrape tout le reste. De ce fait, n'abandonne pas trop vite comme le dit si bien notre héros. Dresse-toi contre les obstacles, persévère et tu verras que tout s'améliorera. Même ce film.
"Diriger ou être dirigé ?", telle est la question
Difficile d'aborder la critique de Drive My Car, tant la diffusion de ce film fut précédée d'attentes fortes de ma part. Meilleur scénario à Cannes en 2021, dernier film d'Hamaguchi et surtout Nishijima Hidetoshi en vedette. Sur le papier, il a tout pour (me) plaire. Mais la hype grandissante ces derniers mois, ses 3h00 de durée affichée au compteur et une adaptation d'une toute petite nouvelle de Murakami me laissa perplexe. On le verra, avec une durée digne d'une pièce de Tchekhov, ce film est capable du meilleur comme du pire, comme tout Hamaguchi et Murakami d'ailleurs. La route risque d'être longue, sinueuse, ennuyeuse parfois, mais riche de découvertes sur les autres et sur soi-même. Alors attachez votre ceinture, car cette Review va vous conduire au bord de l'introspection.Il est vrai que j'aurai mis du temps à voir ce film, sortie en plein été en France, certainement à la va vite, puisque tout juste auréolé de sa palme du meilleur scénario. Il fallait donc vite exploiter le filon pour le distributeur. Mais avec une seule diffusion en plein milieu de la journée dans un seul cinéma du département, j'ai loupé la première salve. Parce qu'une deuxième n'est évidement pas exclue aux vues des nominations, en ce début 2022. Golden Globe, Oscar, ... Ah... quand les Américains s'en mêlent, cela va probablement ouvrir de nouveaux horizons à ce road movie d'un nouveau genre. Et en particulier à Ryūsuke Hamaguchi qui je l'espère augmentera son audience au-delà du cercle restreint des amoureux du cinéma cannois (comprendre : retraités de la fonction publique - bobos - urbains)
On a effectivement affaire ici au dernier film d'un des fleurons de la nouvelle vague cinématographique japonaise. Habitué des festivals classieux/prétentieux, Hamaguchi peut fasciner autant que décevoir. Ses films sont à la fois vus comme de chefs-d'œuvre de sensibilité, mais aussi extrêmement présomptueux. Asoko I, II n'avait enchanté alors que Senses m'ennuyait profondément, par exemples. En 3h Drive my car ne pouvait pas échapper à ses deux facettes du réalisateur, sans que vraiment l'une prennent le dessus sur l'autre d'ailleurs. Tout sera donc question de goût et de sensibilité.
Il faudra, comme souvent, passer les premières minutes, ici très racoleuses, pour toucher au cœur du film. Hamaguchi nous réserve (à nouveau) une trop longue introduction de 30 min qui laisse planer le mystère. Mais qui en fait trop côté scènes éroticos-intellos, à mon sens. Dommage cela pourra rebuter la vision du film dans son ensemble, qui commence réellement après des évènements et des révélations d'une certaine intensité. En considérant que l'histoire débute vraiment à Hiroshima, l'œuvre prend toute sa dimension et clairement, on sent qu'on s'éloigne de la nouvelle originale pour le plus grand bien du film et du spectateur. La partie métaphysique des 30 premières minutes laisse place enfin à des introspections sur les personnages et se déroule alors, devant nos yeux, une galerie de portraits originaux, rafraichissants et extrêmement humains. Très loin des premières minutes, montrant un couple trop parfait. L'un metteur en scène/acteur installé et respecté, l'autre scénariste de génie et tous les deux filant le "parfait" amour depuis des années. On sait bien que dans le Showbiz rien n'est parfait, mais là, le glamour en devenait écœurant jusqu'à ce fameux changement de contexte.
On trouvera dans ce film un foisonnement de thèmes qui vous toucheront :
Comment continuer à vivre avec l'absence de l'autre ? La reconstruction qui aurait pu d'ailleurs être symbolisée par Hiroshima, même si le réalisateur s'en défend. Le deuil, la culpabilité, la solitude, la transmission, la folie parfois proche du génie, etc ... Mais un contexte également, qui à lui seul justifie de si nombreuses nominations ou distinctions pour le milieu du cinéma.
On sait bien que jouer une personne ayant un fort handicape ou un biopic assure une distinction dans ce genre de festival, mais le milieu adore aussi se regarder le nombril. Et quand les thèmes principaux sont les acteurs, les metteurs en scène ou le théâtre classieux pour pas dire classique, l'Oscar n'est pas très loin. S'autorécompenser sur des films "intellos", c'est d'une certaine manière se racheter des Avengers et autres Star Wars qui rapportent tant de fric au cinéma, mais si peu de neurones aux spectateurs. Une schizophrénie dont sont affligés tous les bons acteurs et Nishijima Hidetoshi n'y échappe pas. Autant son jeu est extrêmement mauvais dans le récent drama Shin Hannin Flag, autant il mérite amplement ici la récompense du meilleur acteur. Qu'il aura d'ailleurs peut-être eu à l'heure où vous lisez cette critique encore plus longue que le film
L'amour du théâtre et des acteurs dégouline de ce film et moi qui n'y connais pas grand-chose, je me suis mis à m'intéresser (un peu) à Becket ou à Tchekhov. Ses longues pièces de théâtre plus ou moins contemporaines, parfois ennuyeuses, souvent prétentieuses, mais qui posent un regard sur la condition humaine ne rentrent pas seulement en résonance avec le film. Elles se confondent, sont absorbés jusque dans les longs dialogues dans cette voiture, qui malgré ce que l'on pouvait croire n'est pas le centre d'intérêt majeur du film. C'est vraiment cette mise en scène et ses jeux d'acteurs qui fascinent. Le scénario, un peu certes, mais on a le temps de le détricoter en 3h. Quelques Twists intéressants vous surprendront peut-être, mais ne vous attendez pas tout de même à un effet Ouahou !
Hamaguchi s'est amusé à reprendre les situations en réel des pièces et vous vous amuserez probablement à trouver tous ses clins d'œils classieux.
Le casting cosmopolite joue certainement aussi en la faveur de récompenses internationales, mais je ne pense pas qu'il y avait des arrières pensés United Colors of Benetton. D'ailleurs Hamaguchi avait bien l'intention de tourner en Corée, s'il n'y avait pas eu la pandémie, histoire de bien effacer le passé du metteur en scène avec un cadre plus "exotique". Du coup, je ne sais pas comment les habitants de Hiroshima doivent comprendre le choix de leur ville...
Je n'ai pas beaucoup parlé des acteurs, puisqu'ils ont tous formidables et font partie du haut du panier d'acteurs de cinéma comme de dramas en Asie. Ils aideront par leur bienveillance, mais aussi par leur propre histoire, Nishijima Hidetoshi à lâcher prise, à se laisser conduire, lui si habitué à diriger les autres... et sa voiture.
Dans l'éventualité où vous aimez un tant soit peu le théâtre, le bon jeu d'acteur, les belles lignes de dialogues, longues, mais profondes de sens... et la Saab 300 Turbo, tout de même, vous vous laisserez conduire jusqu'à la fin, on ne peut plus touchante de ce film concept, qui vous rappellera que l'important dans un voyage ce n'est pas la destination, mais la route.
Discret et tendre moment autour d'un plat de pâtes par Strongberry
Les pâtes c'est de la farine et de l'œuf. C'est la base de la cuisine, mais ce qui est formidable avec les pâtes c'est qu'elles n'ont jamais le même goût en fonction de la préparation. Certains plats vont créer chez nous des souvenirs. Une relation, c'est pareil. Aucune n'est identique, mais nous gardons des souvenirs - un lieu, un vêtement ou un plat.Pas de flash-back inutiles, seulement une conversation entre deux anciens amants autour de la préparation d'un plat de pâtes. Cette conversation qui amène des souvenirs...
« Ça me fait penser à ce moment... Celui-ci me fait penser à cette fois où... » etc.
Au travers des échanges, on découvre ce qu'était leur relation et ce qu'elle est devenue. Comment ils étaient et ce qu'ils sont, aujourd'hui. Certains aveux sont prononcés, d'autres ont besoin d'être devinés. Des regrets et des sourires autour d'un bon repas.
L'image est maîtrisée, les lumières sont chaleureuses. La réalisation est propre. Une petite douceur avec son émotion discrète, mais bien présente.
L'histoire du coucou qui prend le nid de l'autre est éternelle...
Impossible de ne pas penser à Parasite, du fait de son succès mondial, mais Hospitalité est bien antérieur, non que Bong Joon Hoo ait « copié », car les histoires de parasites qui envahissent l’espace d’un autre ne sont pas nouvelles, depuis le coucou, et en France nous avons eu « Harry, un ami qui vous veut du bien »dont j’ai un souvenir assez glaçant !Le film de Fukada, lui, choisit volontairement dès le départ le ton plutôt comique, d’ailleurs le dénouement est sans drame, avec simplement un grand ménage à faire dans une maison ravagée par une horde de squatters… ça aurait vraiment pu finir en tragédie, on ne la sent pas loin, derrière les répliques drôles et le culot incroyable de M.Kagawa, mais Fukada l’a délibérément laissée de côté, et je dois dire que j’ai aimé ce choix, qui permet d’apprécier ce film sans se sentir étouffé par l’angoisse que ce genre de situation peut impliquer (c’est mon cas, l’image de la perte de l’espace vital, du choix de vie me gêne considérablement ! ) Il y a quand même une critique assez acerbe de la lâcheté inhérente au refus de se laisser aller à être soi-même : dire à quelqu’un « va t’en de chez moi ! » n’est pas si simple quand l’adversaire utilises toutes les armes sociales pour vous donner mauvaise conscience ! D’ailleurs M.Kagawa n’est pas le squatter égoïste qu’on imagine, mais un homme qui a un projet social et qui prend en charge avec talent mais sans scrupules une communauté…
Un mot sur l’acteur qui interprète M.Kagawa avec un brio, une faconde et un abattage impayable ! C’est sûr que le pauvre Kiki a peu de chance de lui résister !
Au total, c’est un film bien moins ambitieux que ceux déjà vus, mais où la maîtrise de cadrage et et de réalisation et de direction d’acteur de Kôji Fukada est déjà bien présente. C’est un moment divertissant, drôle mais qui laisse quand même des questions sur la société japonaise…
L'amour d'un père pour sa fille... et son talent d'épéiste.
je me suis laissée séduire par ce film (on se demande pour quoi !) et je n'ai pas du tout été déçue !Oui, l'histoire est simple, mais suffisamment intrigante par les silences de Jang Hyuk et par quelques flash back très bien placés qui expliquent son mutisme et son amour inconditionnel pour la fille qu'il a élevée seul ,pour qu'on ne lâche pas le fil.
C'est pour elle qu'il repart au combat, et quels combats !! Jang Hyuk a très bien entretenu sa forme physique d'ancien champion de taekwendo, même si on sait que c'est "du cinéma" ça tient vraiment la route au niveau du réalisme, et le sang gicle juste au bon moment, et pour une fois ce n'est pas flouté comme dans les dramas ! En plus, la coiffure échevelée façon « Dae Gil » lui va très bien !
En fait le personnage est en train de perdre la vue, il n'est pas vraiment aveugle comme le dit faussement la 4è de couv' du DVD !
J'avais tout à fait le sentiment d'être dans un de mes sageuks habituels, car une bonne partie de la distribution est composée d'habitués (le seigneur Lee n'est autre que le Dr Do de "romantic doctor " et le reste à l'avenant). Ils n'en sont tous que meilleurs, c'est un casting solide et qui encadre parfaitement Jang Hyuk et sa performance. Pas de cris, ou de rires bizarres, mais une voix un peu sourde, peu de paroles, ou de gestes, seuls les regards parlent ! Et Dieu sait qu'ils sont expressifs !
Il faut quand même parler de Joe Taslim, qui fait un"méchant"très convaincant !
Joe Taslim est un acteur et artiste en art martial indonésien d'origine malaise et chinoise . Il a également été membre de l'équipe nationale indonésienne de judo de 1997 à 2009 et il donne parfaitement la réplique (enfin l’épée en main ! ) à Jang Hyuk
Il m'a semblé revoir Dae Gil, l'homme fidèle à un seul amour, ici à un seul roi, portant une blessure ineffaçable ! et comme le disait une amie, j’ai eu peur qu’il connaisse la même fin !
Je n'ai pas remarqué la musique, ce qui, chez moi, est très bon signe ! mais le travail de photo, cadrages et réalisation était excellent, les scènes de combat remarquablement chorégraphiées !
Il y avait quelques belles images de galop dans la brume, mais malheureusement je ne peux plus les capturer !
ça m'a donné furieusement envie de revoir "Chuno"... (d'ailleurs, depuis je l'ai revu ! )
La cuisine est ici le chemin de la vie, la métaphore de l'humanité...
Tampopo (Pissenlit en japonais) tient une petite gargotte de ramen. Elle est veuve avec un fils qui se fait malmener par ses copains de l’école primaire. Un jour un camion citerne s’arrête et le chauffeur et son co-équipier entre manger. Comme les deux hommes trouvent les ramen mauvaises et qu’ils ont l’air de s’y connaître (surtout Goro le chauffeur au look de cow-boy), elle leur demande de lui apprendre.Cet apprentissage va donner lieu à plusieurs digressions toutes aussi savoureuses les unes que les autres, car pour les Japonais, la Cuisine est un art à part entière, comme la Poterie ou le Sabre et ce film est l’essence même du Japon.
La narrations est tout sauf linéaire : on se promène dans ce film en croisant des personnages différents plus ou moins reliés à l’histoire, ou même pas du tout comme le yakuza en costume blanc et sa maîtresse. La cuisine en tant qu’art où tous les sens sont mis à contribution est la trame même du film(le yakuza et sa maîtresse nous prouvent que les plaisir du palais sont étroitement liés à d’autres plaisirs ! )
On y croise tous les milieux depuis des clodos jusqu’à un riche bourgeois et le lien commun est toujours l’art culinaire. Petit à petit la gargotte de Tampopo va devenir un petit restaurant où les gens font la queue, car tout est lié : l’aspect de la cuisine, l’allure de la cuisinière rendent la cuisine encore meilleure ! Et comme ce film est japonais, bien sûr la fin est parfaite, positive, (Ah ! la scène de l’apprentissage de la façon de manger les spaghettis sans bruit, ou celle où les clochards chantent…) heureuse, mais avec une légère et douce mélancolie, quand le camion-citerne s’éloigne pour la dernière fois sur son autoroute !
Ce film est une potion magique, une tranche de pur bonheur qui devrait être remboursée par la sécurité sociale. Impossible de ne pas le finir le sourire aux lèvres avec l’envie irrépressible de se mettre au fourneau !!
Vers la lumière, enfin
Le cinéma de Naomi Kawase ne m'a jamais emballé, peut être à cause de cette propension des acteurs de la distribution du cinéma en France à la mettre en avant. En ignorant, voir en méprisant des dizaines d'autres réalisateurs n'ayant pas moins de talent, mais ne faisant pas l'affiche chaque année des festivals bobos, Canne en tête et consacrant à chaque fois les mêmes réalisateurs. Du coup, je me mettais à me comporter moi-même comme ses producteurs, responsables de salles ou distributeurs méprisants. À mettre de côté toutes ses œuvres, depuis Hikari qui m'avait déçu et encore plus depuis l'annonce du très banquable Voyage à Yoshino, quintessence des relations du cinéma d'auteurs Franco-Japonais qui se regarde le nombril. Mais quel con…, je parle de moi, bien sûr, car il n'y a évidement que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.C'est donc vraiment par hasard que j'en viens à chroniquer un film de Naomi Kawase (à l'occidental donc). Effectivement, mon appétit pour le cinéma Japonais va jusqu'à regarder des films sans même lire le pitch et m'intéresser au réalisateur. Seuls quelques indices m'avaient poussé à regarder à l'aveugle True Mothers. Mais qu'on ne s'y trompe pas, même si je ne suis plus la réalisatrice depuis des années, son style qui m'avait irrité à l'époque, déborde dès les premières minutes. Malgré cela, l'habituelle caméra au point, semble éviter les tremblements dans certains contextes et un effort est consenti pour ne pas saturer les images de gros plans. On notera évidemment l'omniprésence de la nature, des feuillages en particulier avec cette lumière qui les traverse, ses couchés de soleils qui se reflètent sur la mer, ses bruits de vagues ou de vents, et cette saturation de la lumière. On peut aimer, sait toujours très poétique et pour une fois, je trouve que ça sert bien l'histoire sans ennuyer malgré les 2 h 30 du film. Accompagné d'une musique du plus bel effet d'un des maitres japonais de la composition associée au son de la nature actuel, Kosemura Akira, vos sens seront exacerbés, jusqu'à vous transporter peut-être dans un état méditatif ?
Ses pauses dans l'histoire amènent à la réflexion comme pour les différents protagonistes et on arrive du coup à bien se plonger dans leur vie et leurs soucis. La force de ce film réside dans les différents situations dépeintes autour du même thème. Il est toujours casse-gueule de vouloir, dans une œuvre, montrer différents aspects de la féminité et de la maternité en particulier, surtout à travers différents personnages. On échappe rarement à la caricature, mais il faut dire que la réalisatrice, grâce à son style très contemplatif et poétique, a su viser juste et a su, même pour un bonhomme, comme moi toucher mon cœur avec cette ode à la parentalité. Extrêmement bien monté et découpé dans le déroulement de l'histoire, grâce à une temporalité et des lieux qui s'opposent, s'entrechoquent par des allez-retours incessants. Ceux-ci ne sont jamais inutiles, mais amènent une confusion dans l'esprit du spectateur et un questionnement permanent. Faisant constamment le parallèle avec la confusion dans l'esprit des personnages, qui ne fait que se révéler plus au fil de l'avancer de l'histoire. Le dénouement lèvera le doute sur certain anachronisme et tout deviendra claire, voir éblouissant, comme cette lumière si chère à la réalisatrice. Pas de maquillage inutile pour paraître 10 ans de moins, pas de sous-titre affichant "3 ans avant". Tout est fluide et permet de s'immerger dans l'histoire. Pas de voix off non plus, on vit avec les personnages et on se met forcément à la place de l'un d'eux ou de tous car tout le monde évolue et peut se reconnaitre à un moment de sa vie.
Les acteurs sont, évidement, excellents. On en attendait pas moins, mais surtout touchant. Chacun montre une facette de la parentalité, jusqu'au parent de Hikari (tiens donc), la jeune maman qui doit aussi être compris et entendu. Pas de manichéisme, chaque personnage, chaque situation doit être comprise. La nationalité ou la culture, ici n'as rien à voir, le thème est universel et la poésie qui se dégage de la réalisation renforce les choses.
Je termine sur ce choix audacieux, mais tellement évident, de mettre en avant le titre Asa no hikari des C&K que l'on entend tellement dans le film. Jusqu'à une version piano dans la forêt, qui pourrait vous amener à l'écœurement, mais que toute personne sensible écoutera jusqu'à la fin du générique, tant elle est sublimée à ce moment. J'en suis convaincu, vous ne sortirez pas déçu de cette œuvre.
BOF BOF BOF, pas un chef d'oeuvre...
Dans ce film, romantico-culinaire, situé à Shanghai dans les années 1920-1930, ils ont utilisé tous les clichés des dramas :- ML riche et arrogant,
- FL "don du ciel" mais cuisinière talentueuse,
- famille avide qui fait des tricks pour avoir la fortune,
- bataille d'alcool
etc.
Les acteurs font de leur mieux, mais c'est difficile de rendre crédible une histoire où tout est artificiel et plaqué.
La représentation de l'ivresse, de l'imaginaire, est étrange plutôt mal ficelée. Les décors font très artificiels.
Vous pouvez éviter de regarder de ce film, vous ne raterez pas un masterpiece.
Un film romantique émouvant où Junho démontre une fois de plus, tout son talent
Le film commence comme une comédie, un peu féministe (ce qui ne fait pas de mal :), une satire de cette époque en Corée où les hommes avaient tous les droits et les femmes, bien peu.On y retrouve aussi (ce qui perdure dans la culture coréenne) le poids du statut (du rang) social.
Le ton devient plus doux-amer à mesure que les sentiments se renforcent, et de façon réaliste, il n'y a pas vraiment de Happy End.
Les images sont belles, la musique accompagne parfaitement l'évolution des personnages, et il faut féliciter les acteurs pour incarner ainsi leurs personnages.
J'ai regardé ce film pour Junho, et je m'en félicite car j'ai pu constaté une fois de plus, que ce n'est pas seulement une idol, mais également un très grand acteur ❤❤❤