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  • Dernière connexion: Il y a 13 heures
  • Genre: Homme
  • Lieu: France
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  • Date d'inscription: août 15, 2020
Bullet Train Explosion japanese drama review
Complété
Bullet Train Explosion
0 personnes ont trouvé cette critique utile
by Kenseiden
Il y a 17 jours
Complété
Globalement 10
Histoire 1.0
Jeu d'acteur/Casting 10.0
Musique 7.0
Degrés de Re-visionnage 9.0

Encore une histoire de vengeance... de scénaristes face à l'IA

Attention chef-d’œuvre !

Et vous n’en attendiez pas moins du roi du remake : le réalisateur Higuchi Shinji. Après Shin Godzilla, Shin Ultraman, et l’élevage de monstres, achetés sur eBay, capables de vaincre le COVID-19 (si, si), le réalisateur-poète s’attaque à massacrer une nouvelle licence culte japonaise. Arrivera-t-il à faire pire que les live-action de L’Attaque des Titans…

Cette fois, il transforme un classique du cinéma catastrophe japonais en un véritable nanar à budget exorbitant. D’accord, Shin Godzilla allait plus loin que le simple navet en dénonçant une société sclérosée par la politique — mais Hideaki Anno était aussi à la manœuvre. Dix ans plus tard, dans ce Bullet Train version 2025, il est difficile de refaire le coup du « tous pourris ». Et pourtant… le monde sera à nouveau sauvé par un homme, et le collectif des petites gens prêts à se sacrifier. Eh bien si, il l’a donc fait.

Et ce ne sont pas les seuls clichés des productions japonaises qui vont défiler devant vos yeux à la vitesse d’un Shinkansen Aomori-Tokyo. Dans ce remake du Bullet Train de 1975, la production ose tout, sans aucune honte. Et c’est bien cela qui fait de ce qui aurait dû être un nanar à effets spéciaux un nouveau chef-d’œuvre du « what the fuck ». Comme le disent certaines critiques dithyrambiques, malgré ses 2h15, on ne s’ennuie pas une seconde. Pas du tout pour son action débridée, ses FX maîtrisés, sa pseudo-dénonciation ou son suspense bancal comme j'ai pu lire parfois. Non. Comme dans le chef-d’œuvre dramatique qu’est la série Dai Byōin Senkyō, ce sont les dialogues improbables, les révélations absurdes et le manque total de réalisme à chaque seconde qui font tout le sel de l’expérience.

Lancé à pleine vitesse, sans autre direction artistique que de copier les codes des films catastrophes des années 70 et de faire l’apologie de la Japan Railway à coups de plans boostés à l’IA, le réalisateur (qui semble n’être ici qu’un directeur des effets spéciaux) laisse carte blanche aux acteurs et aux dialoguistes. En roue libre totale, chaque ligne de texte fait mourir de rire :

« Je suis parlementaire, je dois aider les gens. »« Je suis contrôleur, je dois aider les gens. »« Je suis influenceur, je dois aider les gens. »« J’ai écrasé mon hélicoptère sur une école maternelle, je dois aider les gens. »

Tout est à ce niveau. Et le jeu va avec : on a l’impression qu’aucun acteur n’y croit. On est en pleine saison 1 d’Oshi no Ko. Je ne peux même pas citer un personnage tant ils sont tous caricaturaux à l’extrême : politicienne, influenceur, lycéen… tous ont des dialogues et un jeu plus improbables les uns que les autres. Et pourtant, il n’y a pas que des parfaits inconnus.

On retrouve l’inusable Saitō Takumi, capable du meilleur comme du pire. Et vous vous en doutez : dirigé à nouveau par Higuchi Shinji, il atteint ici des sommets de ridicule en responsable de la vie des 400 passagers, qu’il sauvera évidemment grâce à des trouvailles aussi improbables qu’irréalisables dans la vraie vie. Admiratifs devant son « talent », l’ensemble des acteurs semblent suivre son exemple pour mal jouer, avec une palme décernée à Hosoda Kanata, carrément méconnaissable. Je ne l’avais jamais vu aussi faux dans un rôle.

Mais qu’est-ce qu’ils sont drôles, à débiter leurs absurdités ! Et grâce à Netflix, c’est disponible dans toutes les langues. Je vous laisse découvrir les sous-titre qui s'emmêlent les pinceaux, presque aussi drôle que les dialogues originaux. On dépasse le niveau « what the fuck », au point qu’il ne manque qu’une invasion extraterrestre pour expliquer la folie de certains personnages.

Bien sûr, on aurait pu se dire que tant qu’à faire, la réalisation aurait pu aller franchement vers le délire parodique façon Y a-t-il un pilote dans l’avion ?. On perçoit les clins d’œil avec le gyrophare rouges et les vieux téléphones à fil dans cette salle de contrôle d'un autre âge. Mais quand on décroche et qu’on dit « Ted Crochet », on veut une baffe dans la figure d’un acteur, pas des :

« Oui, je vais conduire ce train jusqu’à sa destination, même si je dois mourir pour cela ! »Euh… non, mais allô ? Qui conduit, alors ?

Et encore une fois, certaines critiques ont vraiment pris ce film au premier degré, comme une critique des politiques ou des réseaux sociaux. Pour moi ce ne sont que des références au monde d'aujourd'hui dans un film hollywoodien des années 80

Finalement ?

J’ai passé un excellent moment. Même si les dialogues semblent avoir été écrits par une IA, ils m’ont fait éclater de rire à chaque scène. Moi qui étais prêt à recommander ce film à mon fils conducteur et véritable Otak de trains, en France, après avoir visionné ses premières minutes à la gloire de la JR… j’ai honte maintenant de lui infliger deux heures de ce niveau. Il pourrait même avoir des pensées qui mettraient en danger la vie de ses passagers. Comme une envie pressante qui l’oblige à ralentir sous les 100…
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