Plat de résistance et dessert
Attendue depuis bientôt trois ans par une horde de fans affamés, Disney+ remet enfin le couvert avec la saison 2 de Gannibal, la sensation de 2022.
Une si longue attente laissait craindre un plat réchauffé, voire de la viande avariée — surtout au vu des prestations de Yagira Yuya aussi molles qu’un mochi, ces derniers temps (Lion no Kagura, ...). Maintenant que je suis arrivé au bout de cette saison, quelle note attribuer à ce plat de gourmet qu’est Gannibal saison 2 ?
Rassurez-vous tout de suite : vous entrez toujours dans LE grand restaurant. Les acteurs restent au top, et une myriade de nouveaux personnages fait son apparition, comme une farandole de desserts venant ponctuer un menu signature déjà bien connu. En réalité, beaucoup avaient déjà été introduits dans la saison 1: l’équipe spéciale, Sumire ou encore les deux frères de Keisuke — mais jouant alors des rôles assez secondaires. Ils prennent de l’ampleur dans cette saison, mais le format de 8 épisodes ne permet pas de développer pleinement leur back ground, ce qui reste dommageable.
Même si on frôle parfois l’épisode thématique d'un personnage, les excellents scénaristes et l’auteur du manga évitent cet écueil classique en alternant régulièrement les points de vue. On restera surpris tout de même par l’étalement du flashback des années 50 sur trois épisodes. Surtout face à l’urgence qui transpire de ces presque huit heures.
On est d’ailleurs quasiment en temps réel, car cette saison s’étale comme du beurre en quantité limitée sur le jour suivant le dernier épisode de la première. Était-elle prévue dès le départ ? Évidemment non, et ça cela voit juste un petit peu, notamment dans les longueurs et silences inutiles du dernier épisode. Mais Gannibal, bien avant Shogun ou One Piece, fait partie des surprises nippones de la plateforme Disney. Révélant au monde tout le potentiel d’une production japonaise avec des moyens occidentaux.
On pouvait craindre une deuxième saison mollassonne, car tout semblait réuni pour cela : unité de lieu (cet escalier devant l’entrée des Goto omniprésent), de temps (une nuit, une journée), de personnages (on reprend les mêmes, ou du moins ceux encore en vie), et on recommence. Une tragédie en huit actes, avec la famille Goto au centre de l’intrigue, reléguant étrangement la famille Agawa à l’arrière-plan. En même temps, avec deux ans de plus, la jeune Shimizu Kokone ne pouvait plus paraitre son âge. Les scènes ne pouvaient qu'être limitées en nombre. Avec cette saison 2, on assiste presque un spin-off qui ne dit pas son nom, où même les trois frères Goto sont écartés de la trame principale. Car vous le comprendrez assez vite, le personnage principal, est une tout autre personne, plutôt absente de la première saison.
La série perd-elle alors de son intérêt ? Loin de là. Le mystère de la première saison étant rapidement levé, on pouvait se demander comment maintenir l’attention sur huit nouveaux épisodes, surtout après la cascade de violence et de sang des deux qui l'inaugurent. Une boucherie sans nom, sans comparatif avec un épisode d'il y a trois ans, afin de marquer les esprits et d’interroger sur les six autres peut-être. Il faudra donc s’accrocher à ces fusillades à l’américaine, avant de revenir à une horreur plus japonaise par la suite.
Mais ici, plus rien ne sera vraiment suggéré. Certains partis pris, comme l’introduction des tribus et leurs looks façon Hunger Games/Twilight, pourront faire sourire. Mais c’est vraiment le seul moment où le ton faiblit. Kasamatsu Shō et Yagira Yūya transpirent toujours les hormones et la violence, les classiques, y a que ça de vrai en cuisine.
Gannibal n’a rien perdu de sa superbe et mérite ses trois étoiles au guide des dramas. Un plat de résistance bienvenu, qui devrait rassasier une faim entretenue bien trop longtemps. En attendant — on l’espère — le plateau de desserts des spin-offs, spécialité maison de Disney.
Une si longue attente laissait craindre un plat réchauffé, voire de la viande avariée — surtout au vu des prestations de Yagira Yuya aussi molles qu’un mochi, ces derniers temps (Lion no Kagura, ...). Maintenant que je suis arrivé au bout de cette saison, quelle note attribuer à ce plat de gourmet qu’est Gannibal saison 2 ?
Rassurez-vous tout de suite : vous entrez toujours dans LE grand restaurant. Les acteurs restent au top, et une myriade de nouveaux personnages fait son apparition, comme une farandole de desserts venant ponctuer un menu signature déjà bien connu. En réalité, beaucoup avaient déjà été introduits dans la saison 1: l’équipe spéciale, Sumire ou encore les deux frères de Keisuke — mais jouant alors des rôles assez secondaires. Ils prennent de l’ampleur dans cette saison, mais le format de 8 épisodes ne permet pas de développer pleinement leur back ground, ce qui reste dommageable.
Même si on frôle parfois l’épisode thématique d'un personnage, les excellents scénaristes et l’auteur du manga évitent cet écueil classique en alternant régulièrement les points de vue. On restera surpris tout de même par l’étalement du flashback des années 50 sur trois épisodes. Surtout face à l’urgence qui transpire de ces presque huit heures.
On est d’ailleurs quasiment en temps réel, car cette saison s’étale comme du beurre en quantité limitée sur le jour suivant le dernier épisode de la première. Était-elle prévue dès le départ ? Évidemment non, et ça cela voit juste un petit peu, notamment dans les longueurs et silences inutiles du dernier épisode. Mais Gannibal, bien avant Shogun ou One Piece, fait partie des surprises nippones de la plateforme Disney. Révélant au monde tout le potentiel d’une production japonaise avec des moyens occidentaux.
On pouvait craindre une deuxième saison mollassonne, car tout semblait réuni pour cela : unité de lieu (cet escalier devant l’entrée des Goto omniprésent), de temps (une nuit, une journée), de personnages (on reprend les mêmes, ou du moins ceux encore en vie), et on recommence. Une tragédie en huit actes, avec la famille Goto au centre de l’intrigue, reléguant étrangement la famille Agawa à l’arrière-plan. En même temps, avec deux ans de plus, la jeune Shimizu Kokone ne pouvait plus paraitre son âge. Les scènes ne pouvaient qu'être limitées en nombre. Avec cette saison 2, on assiste presque un spin-off qui ne dit pas son nom, où même les trois frères Goto sont écartés de la trame principale. Car vous le comprendrez assez vite, le personnage principal, est une tout autre personne, plutôt absente de la première saison.
La série perd-elle alors de son intérêt ? Loin de là. Le mystère de la première saison étant rapidement levé, on pouvait se demander comment maintenir l’attention sur huit nouveaux épisodes, surtout après la cascade de violence et de sang des deux qui l'inaugurent. Une boucherie sans nom, sans comparatif avec un épisode d'il y a trois ans, afin de marquer les esprits et d’interroger sur les six autres peut-être. Il faudra donc s’accrocher à ces fusillades à l’américaine, avant de revenir à une horreur plus japonaise par la suite.
Mais ici, plus rien ne sera vraiment suggéré. Certains partis pris, comme l’introduction des tribus et leurs looks façon Hunger Games/Twilight, pourront faire sourire. Mais c’est vraiment le seul moment où le ton faiblit. Kasamatsu Shō et Yagira Yūya transpirent toujours les hormones et la violence, les classiques, y a que ça de vrai en cuisine.
Gannibal n’a rien perdu de sa superbe et mérite ses trois étoiles au guide des dramas. Un plat de résistance bienvenu, qui devrait rassasier une faim entretenue bien trop longtemps. En attendant — on l’espère — le plateau de desserts des spin-offs, spécialité maison de Disney.
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